Alors que Jean Castex devait trancher ce jeudi sur le déconfinement à compter du 15 décembre, le syndicat de généralistes, MG France, est revenu ce matin sur la stratégie gouvernementale pour le dépistage et la vaccination anti-Covid, réclamant des messages clairs à l'exécutif.
S'appuyant sur les résultats de sa sixième enquête auprès des médecins, le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat, a souligné que les lieux de contamination principaux sont le cercle familial et l'entreprise. « A-t-on une stratégie organisée des tests ? Faut-il tester indifféremment ou avoir une stratégie ciblée ? Notre enquête montre qu'on a intérêt de faire des tests ciblés en fonction de ces lieux-là », avance le patron de MG France.
À l'approche des fêtes, le syndicat attend du gouvernement un propos « clair et appuyé » auprès des jeunes. « Un test antigénique négatif ne doit pas être pris comme un brevet pour passer Noël n’importe comment ! Il faut expliquer aux jeunes que ce n'est pas une sécurité totale », dit-il. Les généralistes se disent prêts à contribuer à cette pédagogie. « Nous allons redonner à chaque patient un flyer sur lequel sont indiquées les mesures barrières à respecter, malgré les résultats du test », insiste le Dr Margot Bayart, vice-présidente de MG France.
Confiance
Concernant la vaccination anti-Covid, une « arme supplémentaire » pour sortir de l'épidémie, les généralistes vont jouer leur rôle de prescripteurs, affirme MG France. Comme pour tout nouveau médicament, « nous allons regarder les indications, les effets secondaires, vérifier que ce vaccin apporte un plus pour les patients », explique le Dr Battistoni. Le défi de la confiance sera considérable. « Le ministère nous a promis un système de questions-réponses. Le maximum d'informations va permettre d'éclairer le débat », ajoute-t-il.
Mais sur ce sujet sensible des vaccins, MG France trouve que « les discussions avec le ministère n'avancent pas vite ». Son président dit même regretter que « sur le plan pratique et organisationnel, il n'y ait pas eu véritablement de travail ni avec le gouvernement ni avec l'Assurance-maladie ». Le syndicat attend des informations précises sur les futurs vaccins, leur approvisionnement, l'organisation en fonction de l'offre de soins disponible et le recueil des données. MG France appelle l'État à faire confiance à la profession. « Cette confiance se mesurera en fonction de la latitude que nous aurons à nous organiser nous-mêmes. Nous le ferons entre nous mais aussi avec les collectivités territoriales pour avoir une offre de vaccination de proximité partout », dit-il.
Négos suspendues
Dans ce contexte sanitaire, l'annonce dans nos colonnes de Thomas Fatôme, directeur de la CNAM, de suspendre les négociations conventionnelles (avenant 9) est plutôt bien perçue par le syndicat. Son président estime que ce report est « justifié » en raison du nombre de dossiers sur la table (soins non programmés, visites, spécialités, télémédecine) et de l'approche des élections professionnelles. « Durant la campagne électorale, nous expliquerons aux électeurs les options politiques et demanderons leur avis », prévient le Dr Battistoni.
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