Dans la gestion de crise du coronavirus, chaque jour apporte son lot d'informations nouvelles et de surprises.
À l’issue d'une réunion téléphonique lundi soir avec la direction générale de la Santé (DGS), les libéraux de santé – médecins, pharmaciens, dentistes, infirmiers, kinés – ont enfin eu des précisions sur les modalités de distribution des masques (informations reprises également dans un message d'alerte DGS-Urgent). Chaque pharmacie de proximité s'apprête à recevoir durant cette première semaine de mars (à partir d'aujourd'hui mardi) via son grossiste répartiteur un minimum de 10 boîtes de 50 masques anti-projection, soit 500 masques issus du stock national.
Chaque médecin généraliste, spécialiste, infirmier diplômé d’État, sage-femme, kiné et chirurgien-dentiste est invité à se présenter à son officine afin de retirer « une boîte de 50 masques chirurgicaux du stock État ». Il ne s'agit pas des masques FFP2, plus protecteurs, réclamés à cor et à cri par la médecine de ville, mais réservés aux hôpitaux pour des actes invasifs.
Double masque soignant/soigné
Pour obtenir ces masques chirurgicaux, le médecin doit, non pas utiliser un bon de la CNAM comme envisagé initialement, mais présenter sa carte professionnelle (CPS) sur laquelle figure son numéro RPPS – et renouveler l'opération autant de fois que nécessaire.
Ces masques seront disponibles « dès aujourd'hui (mardi) » dans les trois départements (Morbihan, Haute-Savoie et Oise) où il y a des cas groupés puis à partir de demain mercredi dans le reste de la France. Pour éviter la pénurie, le gouvernement va demander aux pharmacies de ne plus les délivrer à des particuliers sans ordonnance. Ces protections seront prescrites « pour des cas avérés ou des sujets à risques, des diabétiques, des grands obèses, des insuffisants respiratoires », précise le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
« Dans une situation dans laquelle un personnel de santé est en contact avec une personne présentant des signes d’infection respiratoire et en l’absence d’autres équipements de protection individuelle, il pourra adopter le principe du double masque (soignant/soigné), avance la DGS. En effet, en l’absence d’acte invasif, ce principe permet de limiter l’exposition des soignants aux gouttelettes potentiellement infectieuses du patient ».
Arrêts de travail indemnisés
Autre information, de nature financière cette fois : lors de cette même réunion téléphonique, en présence de Nicolas Revel, directeur général de la CNAM, la question de l'indemnisation des professionnels de santé contaminés ou confinés a été abordée.
Selon plusieurs syndicats de médecins libéraux contactés ce mardi par « Le Quotidien », le patron de la CNAM a assuré aux libéraux « qu'il y aurait des indemnités journalières ouvertes aux professionnels de santé sans délai de carence ».
La semaine dernière, la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) a annoncé de son côté qu'elle étudiait « la possibilité pour les médecins libéraux qui font l’objet d’une mesure d’isolement, d’éviction ou de maintien à domicile (..) de bénéficier d’un secours par le fonds d’action sociale ».
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