La crise du coronavirus n'a pas épargné le développement professionnel continu (DPC), révèle le bilan trimestriel de l'agence nationale du DPC.
Au 31 mars 2020, 69 683 professionnels de santé se sont inscrits à au moins une action de DPC, soit une baisse de 11,7 % sur un an. Cette érosion est massive chez les biologistes (-64,8 %), les sages-femmes (-20,1 %) mais aussi chez les médecins (-19,2 % soit 5 500 praticiens de moins engagés). Malgré le contexte, les pharmaciens se sont davantage inscrits (+5,7 %). L'agence rappelle que plusieurs professions de santé ont été très mobilisées et que les sessions présentielles ont été suspendues en mars du fait du confinement. Toutefois, certaines professions ont profité de l'arrêt d'activité pour faire du DPC à distance.
Ce repli se confirme avec le nombre total d'inscriptions sur le site dédié (-10,5 % sur un an soit 99 073 actions sachant qu'un professionnel peut suivre plusieurs sessions). Pour les médecins, le nombre d'inscrits a chuté de 16 %. Là encore, mobilisation des soignants et le confinement expliquent cette situation.
L'interpro, à la peine
Malgré la volonté de l'agence de développer les programmes interpro (médecin/infirmier, médecin/pharmacien, aide soignant/infirmier, etc.), et même si l'offre publiée s'étoffe, l'inscription aux actions monoprofessionnelles reste plébiscitée et s’accentue par rapport à 2019 (87,7 % contre 84 % un an plus tôt). Chez les médecins, ce phénomène est encore plus marqué avec 89 % d'inscriptions pour des actions monoprofesionnelles. En toute logique, la crise a conduit les soignants à privilégier les actions non présentielles au cours du trimestre (dans un cas sur deux pour les médecins, dans trois quarts des cas pour les dentistes ou les biologistes).
Pour autant, la dynamique globale du DPC n'est pas remise en cause. L'organisme fait valoir que le nombre d’inscriptions à fin février 2020 (avant le pic de la crise et le confinement) était même en légère hausse sur un an... Le nombre total de comptes DPC créés – réunissant les informations personnelles et relatives aux programmes suivis – a aussi augmenté de 10,1 % en tendance annuelle (pour atteindre 378 558).
Seul bémol : l'offre reste très concentrée sur des actions de formation continue stricto sensu (90 %) et reste marginale sur l'évaluation et l'amélioration des pratiques (2,5 %) et la gestion des risques (0,2 %). Selon l'agence, « les organismes rencontrent des difficultés d'appropriation des méthodes publiées par la Haute autorité de santé sur ces typologies d'actions ».
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