Colère

Cet engagement verbal suffira-t-il à calmer la colère des médecins libéraux ?

Depuis le début de l'épidémie du Covid-19, les syndicats ont réclamé à cor et à cri d'avoir en urgence du matériel de protection adéquat (gels hydroalcooliques en grande quantité, blouses, lunettes et, donc, masques FFP2, jugés plus protecteurs).

Jusqu'à présent, ces masques ont été réservés aux hospitaliers réalisant des gestes invasifs. Le gouvernement a ensuite déstocké et distribué deux fois quinze millions de masques via le réseau des pharmacies. Mais il ne s’agit que de masques chirurgicaux, antiprojections, que les malades ou possibles malades doivent aussi porter. Les stocks ont rapidement été épuisés.

Le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, regrette un « déficit d’anticipation par rapport à la situation épidémique redoutée », réclamant, à l'unisson des autres syndicats, les masques les plus protecteurs en grande quantité. « On est en première ligne et on est à poil ! », résume aussi le Dr Jean-Paul Hamon, généraliste à Clamart et président de la FMF. 

Trois masques par médecin 

Ce vendredi, l'intervention ministérielle avait donc un parfum de mea culpa. « Nous devons la protection à ceux qui nous protègent. Il faut armer les infirmiers, les médecins mais aussi les kinés, les dentistes, tous les acteurs de santé en ville », a admis le ministre de la Santé.

Mais l'équipement fourni risque d'être encore loin du compte. Selon la FMF et MG France, chaque médecin devrait recevoir « trois masques FFP2 par jour », à partir de la semaine prochaine. « On ne sait pas comment la distribution se fera. Probablement par les pharmacies », reconnait ce vendredi le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. 

« Il est urgent que tous les soignants de ville soient équipés », insiste à nouveau le Dr Jean-Paul Hamon. Très actif sur twitter, l'UFML-Syndicat ne cesse de relayer la colère de la profession sur cette question sensible des masques.