Invitée ce mercredi aux « Contrepoints de la santé », la directrice déléguée à l'organisation des soins de la Cnam, Marguerite Cazeneuve, a précisé à son tour quelques axes de la prochaine négociation conventionnelle avec les médecins libéraux mais aussi du volet « santé » du Conseil national de la refondation (CNR). « Il n'y a pas de recette miracle, beaucoup de chantiers sont à mener conjointement », a cadré d'emblée Marguerite Cazeneuve, en évoquant « plusieurs leviers » pour dégager du temps médical au médecin traitant.
Mardi, le DG de la Cnam Thomas Fatôme n'avait pas fermé la porte à une hausse du tarif de la consultation, dans une interview au « Monde », évoquant toutefois plusieurs contreparties réclamées aux médecins (permanence des soins, consultations en zone sous-denses…). Ce mercredi, la directrice déléguée a ajouté qu'il faudrait aussi « mettre davantage d'argent sur la partie forfaitaire ».
Toujours dans le cadre de la négo avec les syndicats de médecins libéraux, la Cnam mise en tout cas sur le travail en collaboration avec les infirmiers et les assistants médicaux. « Nous sommes prêts à regarder tous les modes de collaboration existants : Asalée, IPA… », énumère Marguerite Cazeneuve. L'objectif assumé est d'augmenter le nombre de patients pris en charge par médecin traitant, à l'heure où 11 % des patients en sont dépourvus (dont 620 000 en ALD). La Cnam a déjà affiché son objectif de passer en moyenne de 1 000 à 1 200 patients suivis par médecin traitant.
Contractualiser avec les CPTS ?
Mieux structurer la médecine libérale autour du médecin traitant permettrait aussi une meilleure prise en charge des soins non programmés, a indiqué la directrice déléguée de la Cnam. Ce sujet sera au menu des négociations, d'autant que les centres dits de soins non programmés ou de « soins immédiats » se sont multipliés et sont, pour certains, dans le viseur de l'exécutif. « Le meilleur parcours de soins reste celui avec le médecin traitant qui connaît le patient », a souligné Marguerite Cazeneuve, tout en rappelant que ce n'était pas « le rôle » de l'Assurance-maladie de réguler ces centres.
Une autre piste pour améliorer l'accès aux soins serait de « contractualiser » avec des organisations territoriales, et notamment les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), a précisé Marguerite Cazeneuve. L'un des objectifs du CNR santé sera à cet égard de renforcer le maillage de ces groupements de libéraux – il existe 733 CPTS, Emmanuel Macron avait fixé un objectif d'un millier de communautés en 2022.
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique
« Cela correspond totalement à mes valeurs », témoigne la Dr Boizard, volontaire de Médecins solidaires
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne