Une anesthésiste belge comparait jeudi 8 et vendredi 9 octobre devant le tribunal correctionnel de Pau pour avoir causé en 2014 la mort d'une patiente de 28 ans, asphyxiée lors de son accouchement par césarienne à la maternité d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques). Embauchée quinze jours avant le drame, le Dr Helga Wauters, sous emprise de l’alcool, avait intubé les voies digestives au lieu des respiratoires, sans s'en rendre compte. En garde à vue le 30 décembre, quatre jours après le drame, l'anesthésiste présentait 2,38 g d'alcool/l de sang. Devant les enquêteurs, elle a reconnu être « incapable d'aller au bloc sans avoir bu ».
Parcours professionnel chaotique
Pour expliquer sa dérive dans l'alcool et les ennuis professionnels, elle a évoqué une séparation avec sa compagne en 2005. Elle a été deux fois condamnée (en 2010 et 2015) pour ivresse au volant et deux fois licenciée pour faute grave en Belgique en raison de son alcoolémie (en 2013 par l'hôpital de Soignies, puis en 2014 par celui de Saint-Vith où, ivre, elle a raté à deux reprises une péridurale). Or ces éléments n’ont pas filtré quand un cabinet de recrutement l'embauche en « express » pour la clinique Labat d'Orthez en septembre 2014.
Mis en examen pendant un temps, la clinique Labat et le centre hospitalier d'Orthez, à la disposition duquel la clinique mettait ses anesthésistes et ses locaux en vertu d'une convention, ont bénéficié d'un non-lieu. « Ses antécédents auraient dû être vérifiés, il y a eu un manquement », a regretté le compagnon de la victime. Pour cet homicide involontaire, l’anesthésiste risque trois ans d'emprisonnement. Plus que la sanction pénale, la famille de la victime a indiqué par la voix de son avocat qu'elle souhaitait que « d'autres n'aient pas à vivre ce malheur » et que l'anesthésiste « ne puisse plus exercer ».
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