Pour la première participation de son syndicat l'UFML aux négociations conventionnelles, le Dr Jérôme Marty s'est préparé « avec sérieux et attention ». Il a notamment scruté les différents articles du prochain budget de la Sécu, qu'il juge « très violent » envers la médecine de ville. Le syndicat entrera dans la séquence conventionnelle avec une volonté de combat, assure-t-il. « Nous portons plus un état d'esprit que des mesures fortes », résume le généraliste de Fronton, revendiquant une posture différente de celle des autres syndicats « qui râlent, mais finissent par signer ».
Le Dr Marty défendra tout de même une médecine « entrepreneuriale », « jamais essayée jusqu'à présent », qui permettrait aux médecins de s'organiser, de rémunérer leurs assistants et leurs secrétaires. Cela nécessite « l'obtention d'un C dans la moyenne européenne », à 50 euros, prévient le président de l'UFML, qui en fait une condition à sa signature.
Il demande plus globalement « des signaux forts, dans le sens d'un développement de la médecine libérale ». « Personne ne se demande comment on en est arrivé aux déserts médicaux, conséquences des politiques sanitaires successives. On met des décrets sparadraps et des lois de bricolage, on rajoute une année d'internat, on remplace les médecins par des infirmières ou des kinés, tempête le médiatique généraliste. Mais si demain les médecins se réinstallent, rien ne dit qu'ils récupéreront ces actes partis vers d'autres professions. On ne peut pas accepter ce genre de choses. »
Le dialogue risque donc d'être très compliqué avec la Cnam, qui, de source syndicale, se méfierait du « pouvoir de nuisance » de l'UFML, capable de mobiliser du monde rapidement. « Il faut parfois oser tout casser pour réinventer », conclut d'ailleurs le Dr Marty. Le syndicat a d'ores et déjà prévu d'organiser des « Assises du déconventionnement », en mars 2023.
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