L'Assemblée nationale a réintroduit dans la nuit de mardi à mercredi le forfait de réorientation prévu à titre expérimental pour tenter de désengorger les urgences dans le projet de budget de la Sécu pour 2019, malgré les critiques de l'opposition.
Cette mesure portée par le rapporteur Olivier Véran (LREM) avait d'abord été adoptée par les députés en première lecture puis supprimée mi-novembre au Sénat, à majorité de droite, qui y avait vu une « fausse bonne idée ». En nouvelle lecture du projet de budget de la Sécu, les députés l'ont rétablie via un amendement adopté par 41 voix contre 15, avec l'avis favorable de la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Pas une vraie solution
Le forfait de réorientation, qui doit être expérimenté pendant trois ans dans des hôpitaux volontaires, vise à inciter l'hôpital à rediriger les patients qui ne relèvent pas des urgences vers la médecine de ville. Cette mesure hérisse les praticiens libéraux.
Comme en première lecture, le dispositif présenté comme « pragmatique » par la majorité, a été critiqué par des élus d'opposition comme « totalement iconoclaste » (Jean-Pierre Door, LR), « saugrenu » (Pierre Dharréville, PCF), « un peu délirant » (Joël Aviragnet, PS) ou n'apportant « pas de vraie solution » (Francis Vercamer, UDI-Agir).
Les autres amendements adoptés dans la soirée sont essentiellement revenus sur des mesures adoptées à la chambre haute, comme la hausse des taxes sur les complémentaires santés.
Avec AFP
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