Non, la jeune génération ne boude pas l’exercice libéral ! Après Aurélie Urena (Le Généraliste n° 2649) ou Alix de Franqueville (n°2644), lauréates comme elle du Prix spécial du jeune généraliste, Juliette Virard est là pour témoigner que la frilosité supposée des jeunes pour la médecine de cabinet est loin de cadrer avec la réalité de tous les internes en médecine générale. A fortiori, bien sûr, quand on a été la première de sa promo à choisir médecine générale aux ECN ! à un an de la fin de son internat, elle ne serait donc pas contre une installation en libéral, y compris, pourquoi pas, dans le rural ou le semi-rural. Son stage dans un cabinet de médecine générale dans une petite station de ski du Vercors l’hiver dernier ne l’a pas découragé, bien au contraire?: « ça alliait le côté médecine de montagne – avec beaucoup de traumatologie – et le suivi de patients chroniques?», dit-elle, visiblement ravie de ce compagnonnage avec quatre généralistes maîtres de stage.
Deux stages éprouvants, mais très formateurs...
Au cours de son internat, la jeune femme a eu tout loisir de découvrir les différentes facettes de la médecine. Quand on décroche une 57e place aux ECN, on n’a pas beaucoup de problème de choix de stage… Elle est ainsi passée aux urgences pédiatriques de Grenoble puis aux urgences adultes de Chambéry. Deux stages éprouvants, mais très formateurs, qui – à la différence de Lucie Ginoux à Gonesse (Le Généraliste n°2642) – ne lui ont pas donné une vocation d’urgentiste : « On voit beaucoup de premier recours, c’est un travail hypervarié et intéressant. Mais c’est du travail de tri où la relation médecin-malade passe souvent au second plan et où la notion de suivi est quasi-absente ».
Actuellement en stage à l’hôpital de Voiron, elle aborde une autre partie de la patientèle du généraliste : la gériatrie. Et même si son emploi du temps est déjà bien chargé, elle n’est pas déçue par ce détour. Médicalement, elle dit beaucoup apprendre au chevet de patients souvent polypathologiques. « Sur le plan clinique, c’est très riche. On apprend notamment à adapter les prescriptions. Ce qui sera bien utile en médecine de ville », confirme-t-elle. Et au plan relationnel aussi, elle estime beaucoup apprendre. Des gériatres, elle apprécie notamment « cette habitude de recentrer la prise en charge sur l’humain ».
Dans la dernière ligne droite de son internat, elle envisage pour la suite un
SASPAS, quelque part entre Isère et Savoie. Après ce stage en responsabilité, la suite pourrait ressembler à une installation... Cela dépendra en partie de son conjoint. Et, évidemment, du cadre proposé. « La plupart des internes que je côtoie ont envie de s’installer, affirme-t-elle. Mais pas au prix d’un travail 7 jours sur 7, samedi et dimanche compris. On a changé d’époque », souligne cette fille de généraliste !
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