PLFSS

ONDAM 2014, bonne affaire ou mauvais plan ?

Publié le 04/10/2013
Article réservé aux abonnés
Les avis divergent sur le prochain budget de la Sécurité sociale qui a été présenté, la semaine dernière, par le gouvernement. Est-il le pire ou le meilleur pour la médecine de premier recours ? Alors que MG France applaudit, les autres syndicats restent sceptiques. Qui croire ? Que penser ?

Historique et polémique. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui a été présenté, la semaine dernière, à Bercy. Historique parce que les faits parlent d’eux-mêmes : pour la première fois, l’ONDAM prévoit une augmentation des dépenses de santé limitée à 2,4% – le taux le plus bas depuis 1998 – et parce que, pour la première fois, l’objectif des dépenses de la médecine de ville est supérieur à celui de l’hôpital : 2,4 contre 2,3%.

Polémique parce qu’alors qu’il satisfait MG France, il inquiète les autres syndicats dont la CSMF qui été la première à tirer la sonnette d’alarme. L’objectif de dépenses serait « difficilement tenable », selon Michel Chassang, qui rappelle que l’évolution naturelle des dépenses de santé est de 3,8% par an. Quant au sous-ONDAM de ville plus élevé que celui de l’hôpital, le leader de la Conf’ « salue le symbole » mais ne s’enthousiasme pas. D’après lui, le nouveau budget de la Sécu « ne dégage pas les marges de manœuvre nécessaires à une réorganisation profonde de notre système de soins ». A l’opposé, MG France applaudit des deux mains. Un différentiel de 0,1% représente, tout de même, estime Claude Leicher, « entre 150 et 200 millions d’euros »…

Une enveloppe de 20 millions d’euros

Pour l’heure, d’après le gouvernement, une enveloppe de 20 millions d’euros est prévue pour renforcer les soins de premier recours. Suffisants pour décliner la stratégie nationale de santé sur le terrain ? Non, reconnaît le président de MG France qui le prend comme un acompte : à l’entendre, il ne s’agit là que d’une première estimation de ce que devrait coûter l’extension des nouveaux modes de rémunération (NMR) à 150 équipes supplémentaires et la prorogation du financement des 150 déjà existantes. Mais pour lui, le gouvernement serait prêt à investir « beaucoup plus, au moins dix fois plus » sur la médecine de ville sauf que, à ce jour, « on ne sait pas encore combien de médecins seraient prêts à s’engager dans ce processus »...

A la FMF, Jean-Paul Hamon observe que les sommes engagées seront « insuffisantes pour faire fonctionner des maisons de santé ». « Il ne s’agit pas de créer des maisons de santé, lui répond Claude Leicher, mais tout simplement de se déclarer comme travaillant en équipe et formaliser ses relations » pour que le temps de concertation passé, par exemple, à organiser avec une infirmière le maintien à domicile d’une personne âgée ne soit plus bénévole mais donne droit à rémunération. Le groupe est-il l’avenir de la médecine ? Peut-être, mais pour le chef de file de la FMF, ce n’est pas une raison pour que l’on « décourage les médecins qui travaillent en solo. Ce sont eux qui vont assurer la transition ».

Giulia Gandolfi

Source : lequotidiendumedecin.fr