Dans un précédent courrier - je n’avais rien demandé -
Mes transports excessifs vous m’avez reproché.
Durant trois mois d’été, un peu ingénument
Vous m’avez proposé un « accompagnement »
Ensuite de faire le point, à trois mois écoulés
De mes transports, selon vous, inappropriés.
Dans une longue lettre, non coupable j’ai plaidé ;
Beaucoup de travail ceci m’a demandé…
Vous me fîtes part de votre grande surprise ;
L’humour, je le vois, n’est pas votre tasse de thé !
Offensée, avec de grands airs de marquise,
Un peu sèchement vous m’avez renvoyé
À mes écarts de langage que je dois surveiller…
S’il vous plaît ! Seules, les courbettes sont admises !
Pourquoi ne pas quitter vos précieux escarpins,
Et vos lambris dorés ?
Pourquoi ne pas venir un jour sur le terrain,
Les médecins consulter ?
Nous serons tous à vos petits soins !
Des p’tits soins pour vous,
Rien qu’pour vous, juré !
Les p’tis soins, après tout,
C’est not’spécialité,
À nous, médecins !
Veuillez trouver ci-joint un petit résumé
De notre histoire à nous, récemment publiée
Dans un grand quotidien, le 24 février dernier *
Allez, Madame, sur le Net, allez
Et répondez aux 30 commentaires
De mes 30 confrères
Contre leurs Caisses, il est vrai, très remontés !
Attention ! Danger ! Je vous préviens, ça défrise !
Vous risquez à nouveau d’être très, très surprise !
Leurs propos sont virulents, certains vitriolés !
Mon vocabulaire à côté vous paraîtra châtié !
Hélas ! Madame, hélas ! Je peux le constater :
À la Santé malade, qui chancelle, agonise,
À la colère qui gronde, de mes confrères excédés,
Vous préférez, Madame, les belles vocalises
De ceux qui nous gouvernent : nos hommes politiques.
En vos bureaux feutrés, tous pleins d’informatique,
Ils trouvent des serviteurs zélés, ces beaux parleurs !
Mission : l’ÉCONOMIE avant tout ! Sus aux délits statistiques !
Et les coups de pleuvoir, toujours sur les mêmes, les travailleurs !
C’est pourquoi, Madame, Je vous prie d’agréer
Au nom de mes amis généralistes, profession sinistrée,
Mes salutations respectueuses, mais désenchantées
Et les plus tristes… La liberté, c’est terminé ! Circulez…
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* Le Quotidien du médecin, 24 février 2017 : « Prescriptions de transports : convoqué par sa caisse, Un généraliste se rebelle »
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