Vendredi après-midi, les collectifs "Usagers de la Santé" et "Seniors" de son parti remettaient 50 propositions de santé à Marine Le Pen. L’occasion pour la candidate frontiste à l’élection présidentielle de réitérer plusieurs engagements et d’attaquer le programme de santé « ultra-libéral à l’américaine » de François Fillon.
Après avoir affirmé l’importance qu’elle accorde à la santé, « un thème majeur qui est l’une des rares problématiques à concerner tous les Français », la leader du Front National a tenu à rappeler que les inégalités de santé se creusaient d’années en années en France. À qui la faute ? Pour la candidate Front National, le coupable est tout trouvé. Comme d'habitude, « l’UMPS ». Elle reproche aux deux partis leurs « décennies de politiques de santé court-termistes » pour « les mêmes bilans ».
Pour soigner le système de sécurité sociale français, Marine Le Pen a identifié un point principal : l’accès aux soins, mis à mal depuis la crise de 2008 selon elle. La candidate FN s'est engagée à « garantir un accès au soin optimal à tous les Français avec un système de sécurité sociale respectant le principe de solidarité nationale » et à « ne pas réduire la prise en charge des soins par l’Assurance maladie ». Si Marine Le Pen est élue en mai 2017, cet engagement s’accompagnera d’une augmentation du numerus clausus dès son « arrivée au pouvoir ». Une mesure également promise par François Fillon, ce qui a le don d’amuser la frontiste, qui rappelle que le gouvernement dirigé par le Sarthois l’avait relevé « de manière toute relative »...
La candidate d’extrême droite propose également de rendre obligatoire un stage d’internat en zone sous-dense pour remédier à la désertification médicale et estime crucial de redonner goût à l’exercice libéral, qui « n’attire plus personne ».
Au rayon économies, le FN reste plus classique. Après avoir moqué les millions de vaccins pour la grippe H1N1 détruits lors du séjour à Matignon de son rival LR- la candidate a réaffirmé sa volonté de supprimer l’AME et de la remplacer par une « aide restreinte réservée aux soins d’urgence vitale et aux maladies graves contagieuses ». La députée européenne a également promis d'enrayer le tourisme médical, « réalité indéniable », et de s'occuper des notes de santé non payées par des ressortissants étrangers. La frontiste érige d’ailleurs la lutte contre la fraude comme l’une de ses priorités, dénonçant notamment les « arrêts maladies de complaisance ».
Les économies visées par la candidate permettraient par ailleurs, selon elle, de financer la hausse des budgets de la recherche médicale souhaitée et notamment la création d’un fonds d’investissement pour l’innovation en santé.
Alors que, pour sa rivale, François Fillon ne propose « rien d’autre qu’une privatisation » du système de santé, Marine Le Pen a conclu son discours d'un martial « que vive la sécurité sociale, vive la République, vive la France ».
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