Les médecins hospitaliers sont appelés à une grève "massive" lundi par deux de leurs intersyndicales pour réclamer une meilleure appréciation de leur temps de travail et une revalorisation des carrières à l'hôpital confronté à une pénurie de praticiens.
Ils sont invités à cesser le travail toute la journée de lundi puis tous les soirs et toutes les nuits, Avenir Hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) soutenant le mouvement initialement lancé par le syndicat d'anesthésistes SNPHAR-E. "Environ 80% des anesthésistes-réanimateurs et entre 30 et 40% des praticiens d'autres spécialités" participeront au mouvement, assure Max-André Doppia, le président d'Avenir hospitalier. Des "opérations programmées seront reportées" mais la continuité des soins sera assurée, les médecins pouvant être assignés en fonction des besoins, a-t-il précisé.
Une autre grève, à l'appel cette fois des cinq intersyndicales de PH, est d'ores et déjà prévue le mercredi 12 octobre.
"A l'heure où près de 30 % des postes de praticiens hospitaliers (PH) sont vacants, ce chiffre et nos conditions de travail s'aggravent chaque année", s'était alarmée son intersyndicale au début du mois. En cause, notamment, le temps de travail des PH: censé ne pas dépasser les 48 heures hebdomadaires, il se rapproche "plutôt des 60 heures", explique le Dr Doppia.
Dénonçant le "flou réglementaire" encadrant les obligations de service des médecins, les intersyndicales souhaitent une meilleure prise en compte des gardes et des mesures permettant aux praticiens de "maîtriser" leur temps de travail. Elles réclament en outre que 20% du temps de travail soient réservés aux activités non postées auprès du patient, comme la recherche.
Côté rémunération, la "revalorisation substantielle de l'indemnité d'engagement de service public exclusif", ou encore de meilleurs salaires en début et en fin de carrière font également partie des doléances. "Depuis plus de quatre ans, le gouvernement alterne promesses, commissions, réflexion et reculades" sur l'attractivité des carrières hospitalières, s'était récemment indigné Avenir hospitalier. L'an dernier, la ministre de la Santé avait présenté un plan de 250 millions d'euros consacrés à ce thème, mais sa mise en œuvre se fait toujours attendre, déplorent les syndicats. De son côté, le ministère assure que le "calendrier sera respecté" et que "les modalités de mise en oeuvre (du plan) seront présentées dans les prochains jours".
AFP
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