"La seule chose qu’on n’ait pas trouvé" dans le budget de la Sécu, "c’est le vaccin contre l’abstentionnisme aigu chez certains et c’est un défi pour la recherche", notait malicieusement Hugues Fourage, député PS de Vendée, à quelques heures du vote du PLFSS pour 2 015. Ils n’auront, finalement, pas été aussi nombreux que redouté, les frondeurs du PS, mais tout de même plus nombreux que l’an passé sur le PLFSS. Avec 270 voix pour et 245 contre, le budget de la Sécurité sociale a été voté cet après-midi, en première lecture, à l’Assemblée nationale. Un vote sur lequel 51 élus se sont finalement abstenus, soit 4 de moins que lors du vote du budget de l’Etat, la semaine dernière. Parmi eux se trouvent tout de même 34 frondeurs socialistes, dont les ex-ministres Aurélie Filippetti et Benoît Hamon, qui avaient confirmé, plus tôt dans la matinée, leur "abstention collective" sur ce texte. De même, le groupe écologiste avait annoncé son intention de s’abstenir. "On est dans une politique de petites économies sur les allocations familiales qui vont faire de gros dégâts politiques", regrette Jean-Louis Roumégas, orateur du groupe. À la tribune, il a toutefois reconnu "des petits pas" sur certains sujets comme la suppression des franchises pour les bénéficiaires de l’ACS.
Du côté de l’UMP, on a sans surprise voté contre le projet du gouvernement. Le vice président de la commission des affaires sociales, le Dr Jean-Pierre Door, a qualifié le texte de "projet en trompe l’œil", fustigeant une "absence de sincérité budgétaire". Et le député du Loiret de dresser le constat "d’un amateurisme" avec "des amendements sortis du chapeau et non examinés en commission", "d’un détricotage du passé avec la suppression des franchises", "d’explications inaudibles" quant aux 9,6 milliards d’euros d’économies annoncées...
D’après le gouvernement, les mesures inscrites dans le PLFSS pour 2015 engendreront à elles seules près de 4,6 milliards d’euros d’économies. À cela s’ajoutera un milliard issu de mesures hors PLFSS et quatre milliards grâce aux réformes déjà engagées avec, notamment, la baisse du quotient familial. Pour l’année à venir, c’est la branche maladie de la Sécurité sociale qui fera l’objet d’importantes d’économies. L’État en attend près de 3,2 milliards d’euros grâce au développement de la chirurgie ambulatoire, à la promotion des génériques, à la pertinence des produits de santé et au bon usage des soins. La branche famille devrait permettre d’économiser 700 millions d’euros (dont 400 millions grâce à la modulation des allocations). À noter également que la lutte contre la fraude aux prestations sociales, objet d’un amendement cosigné par Gérard Bapt (PS) et Pierre Morange (UMP), devrait permettre de réaliser 100 millions d’euros d’économie.
Après cette adoption du budget par l’Assemblée nationale, vient désormais le temps de son examen au Palais du Luxembourg. Les sénateurs devraient examiner le texte, en première lecture, le 10 novembre.
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