Après les recettes de l'Etat, l'Assemblée nationale s'attaque cette semaine au budget de la Sécu 2018,Ce premier PLFSS de la législature sera en discussion dans l'hémicycle à partir de mardi. Sitôt le volet recettes du projet de loi de finances adopté en première lecture, ce qui doit être le cas mardi en milieu d'après-midi, les députés vont plancher sur les 57 articles du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Le PLFSS 2018 prévoit une progression de l'Ondam -supérieure à 2017- de 2,3 %, soit 4,4 milliards d'euros de plus pour les dépenses de santé. L'impact de la convention étant important, le sous-objectif de soins de ville sera supérieur au taux global de l'Ondam, avec une évolution de 2,4 %, contre 2,1 % l'an passé. Mais parallèlement, 4,2 milliards d'économies sont prévues.
Pour le rapporteur général Olivier Véran (LREM), c'est le budget "des engagements tenus et du pouvoir d’achat". La ministre de la Santé vante l'engagement dans "une trajectoire du retour à l'équilibre en 2020". "Il y a une marge de manœuvre énorme sans toucher à l’égalité des chances : 30 % des dépenses de l’assurance-maladie ne sont pas pertinentes", a-t-elle déclaré le 22 octobre au Journal du dimanche.
Dans les sujets sous les projecteurs, l'idée du rapporteur d'une modulation de la "taxe soda" en fonction du taux de sucre a fait son chemin et l'Assemblée devrait donner son feu vert. La hausse du prix du tabac ou l’extension de l’obligation vaccinale promettent aussi des temps forts. Sur les vaccins, les doutes atteignent d'ailleurs quelques "marcheurs.
Les débats devraient être denses, puisque un millier d'amendements sont au menu jusqu'à vendredi, voire lundi 30 octobre. Droite et Constructifs (issus de LR et UDI) ne voient pas de "budget de rupture" et regrettent que le gouvernement n’engage pas de "véritables politiques structurelles".
Mais ce PLFSS devrait surtout se heurter à l'opposition de la gauche. La "deuxième lame du budget des riches" arrive la semaine prochaine, avec l'examen par l'Assemblée nationale du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS), estiment en effet les députés socialistes, qui s'en démarquent. Et le groupe Nouvelle gauche, mené par Olivier Faure d'asséner : "Les promesses tenues, c'est pour les plus aisés. Les promesses non tenues, c'est pour les plus pauvres", soulignant notamment que "les prothèses dentaires et auditives ne seront pas remboursées à 100 %".
Mesure phare du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), "l'augmentation de la CSG va faire 8 millions de perdants", ont calculé ces députés, selon qui "la suppression de la taxe d'habitation étalée sur trois ans ne viendra pas compenser cette hausse".
Au prix d'économies dans le domaine de la santé, le PLFSS, dans l'hémicycle à partir de mardi, prévoit que le déficit de la Sécu doit être réduit à 2,2 milliards d'euros en 2018, un niveau inédit depuis 17 ans. D'après Nouvelle Gauche, "les 'poches de productivité' à l'hôpital ou dans les EHPAD, qui auront par ailleurs à souffrir de la réduction du nombre des emplois aidés, sont aujourd'hui épuisées". Et "les personnels de santé et les patients devront subir les conséquences de cette impasse". Enfin, "l'Etat s'apprête à piller les caisses de la Sécurité sociale, étouffant progressivement notre modèle social", jugent ces parlementaires. "A la fin du quinquennat, ce sont 25 milliards d'euros dont seraient privés les régimes sociaux", déplorent-ils.
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