Les 55 jours des nouveaux députés généralistes

Le Dr Paul-André Colombani « restera médecin » et Corse, bien évidemment !

Publié le 18/08/2017
Médecin en milieu rural, Paul-André Colombani a fait de la lutte contre les déserts médicaux son cheval de bataille. Il espère pouvoir garder une part d'activité en plus de son engagement autonomiste corse. C'est en effet le plus nationaliste des neuf nouveaux généralistes élus que nous avons sollicités cet été…
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Crédit photo : CC

Ce confrère, élu de la 2e circonscription de Corse-du-Sud, fait partie des trois députés autonomistes corses qui ont fait leur entrée à l'Assemblée. Résolus à défendre l'identité de leur île à la capitale, ils n'ont pas réussi à former un groupe, faute de candidats suffisants. Paul-André Colombani siège donc en tant que non-inscrit, un regret qui n'efface pas l'euphorie de la victoire mais qui le handicape dans son intégration à l'Assemblée.

Retard à l'intégration

Faute de groupe parlementaire, son installation au Palais Bourbon a été fortement ralentie et, par conséquent, son travail parlementaire également. « On prend encore nos marques, on a du retard sur le recrutement du personnel notamment car on a beaucoup moins de moyens que les députés inscrits dans un groupe », regrette-t-il. Une situation « un peu compliquée » qui l'a conduit à siéger à la Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire alors qu'il « aurait préféré la Commission des affaires sociales ». Mais un moindre mal qui lui permet de mener son combat nationaliste à défaut de pouvoir lutter contre la désertification médicale, son autre bataille, qu'il entend toutefois mener sur les bancs de l'Assemblée.

Une ou deux journées de cabinet par semaine

« En plus de l'identité corse, c'est la désertification médicale qui va guider mon action ici ». Et pour cause, le généraliste de Zonza, au sud de la Corse, près de Porto Vecchio sait de quoi il parle : « je suis moi-même médecin généraliste en milieu semi-rural ». Quitter son cabinet n'a donc pas été facile, mais « petit miracle, j'ai réussi à installer deux jeunes à ma place » se réjouit-il.

Une bonne nouvelle qui ne l'empêchera pas de continuer à pratiquer, « je suis médecin, je le reste et je le resterai » insiste-t-il. Le Dr Colombani espère « pouvoir garder une ou deux journées par semaine au cabinet », mais pour le moment, rien n'est sûr, compte tenu de son emploi du temps encore à définir. Il avoue avoir eu beaucoup de difficulté à quitter ses patients : « c'est un sentiment ambivalent, pour moi comme pour eux, parfois même un déchirement ».

Martin Dumas-Primbault

Source : lequotidiendumedecin.fr