Installée depuis treize ans à Singapour, la nouvelle députée de la 11e circonscription des Français établis hors de France est très claire : « Toute ma vie est à Singapour ». En charge de 49 pays sur une zone allant de l'Ukraine jusqu'à la Nouvelle-Zélande en passant par la Russie, cette médecin généraliste de 54 ans déborde d'énergie, et il va lui en falloir…
Engagée avant d'être militante
Diplômée de médecine à la faculté de Paris-Descartes après une thèse sur la première consultation du nourrisson en médecine de ville, elle avoue avoir eu « une pratique d'exercice clinique très courte ». Après être passée par la PMI (Protection Maternelle et Infantile) et la formation et gestion d'urgences pédiatriques, elle se lance dans le journalisme médical. C'est en 2005 qu'elle décide de « basculer sur le corporate » (comprendre l'entreprise privée) mais toujours dans le domaine médical.
En parallèle de son activité professionnelle, elle multiplie les actions. Tout juste installée à Singapour, elle va très rapidement se mobiliser pour venir en aide aux travailleurs migrants dont la situation est proche de « l'esclavagisme moderne et frise le trafic humain » s'insurge-t-elle. À peu près à la même époque, elle lance un blog, intitulé Singapour Santé, dans lequel elle prodigue des conseils médicaux pour les expatriés. Une vie très engagée donc, mais jusqu'alors jamais militante : « l'engagement au service des autres mais pas du tout politique » résume-t-elle.
« J'ai été repérée »
Le déclic intervient en janvier 2017, lorsqu’Emmanuel Macron, dans une vidéo, appelle les femmes à s'engager en politique. Cet appel va marquer le Dr Genetet qui y voit un message « très percutant et touchant ». Alors « militante de base » au nouveau parti du candidat, elle décide de se lancer. Lors d'un déplacement professionnel à Paris, elle fait un saut au comité En Marche de la capitale. Là-bas on lui propose une formation pour se présenter aux prochaines législatives. « J'ai été repérée, on m'a dit "il faut y aller !" » raconte-t-elle. Mais ce qui finira par la décider, c'est sa « très grande peur de la menace de Marine Le Pen au pouvoir » et six mois plus tard, la voilà donc députée.
La bulle du Palais Bourbon
Son arrivée à l'Assemblée a été marquée par « l'accueil exceptionnel » qui lui a été réservé par le personnel du Palais Bourbon. Elle met néanmoins en garde sur le risque de déconnexion qui en découle : « ce qui m'a frappé, moins de 48 heures après mon arrivée, c'est qu'on peut se déconnecter très rapidement de la vie réelle et c'est dangereux ». Elle qui est très loin de sa circonscription, elle a choisi, pour garder le lien avec ses administrés, de voyager régulièrement entre deux sessions parlementaires. Par ailleurs, elle insiste sur la quantité de travail qui rend de fait « impossible de garder plus d'une demi-journée d'activité ».
Sa bataille : l'image de la France à l'international
Membre de la Commission des Affaires Étrangères, son cheval de bataille, c'est « la place de la France dans le monde ». Elle se dit « extrêmement fière de l'image que donne Emmanuel Macron dans le monde ». Une image dont elle veut profiter pour changer celle des Français expatriés qui « sont trop souvent assimilés à des jeunes ou des chercheurs qui fuient la France pour trouver du travail ou encore à des exilés fiscaux » affirme-t-elle. Bien qu'issue du milieu médical, elle ne s'estime pas légitime à la Commission des Affaires Sociales mais siège néanmoins à l'Opects (Office Parlementaire d'Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques) au sein duquel elle défendra l'usage de l'intelligence artificielle dans les pratiques médicales et va même jusqu'à parier que celle-ci « va faire disparaître à court horizon, entre 5 et 10 ans, des professions telles que la radiologie ou la dermatologie »...
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