"Le temps est venu de déposer les armes". Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de la Santé, le président de la FMF Jean-Paul Hamon demande que la concurrence entre ville et hôpital prenne fin. Pour cela, il suggère au gouvernement "d'effacer" la dette de 29 milliards d'euros des hôpitaux publics afin d'instaurer "un vrai parcours de soins"."Pour établir une vraie collaboration et une communication en temps réel, il faut tout simplement cesser d'exiger de l'hôpital qu'il soit rentable et qu'il rembourse sa dette", affirme le généraliste de Clamart. "On ne peut pas continuer à travailler comme ça, en demandant à l'hôpital d'être rentable et de rembourser sa dette. Il est obligé de chercher des parts de marché ailleurs, et d'aller les chercher sur le libéral" déplore-t-il.
Surtout, effacer la dette des hôpitaux permettrait, selon le syndicat de "modifier le mode de financement des urgences et organiser un vrai parcours de soins". La FMF plaide également pour le développement de la communication et de la coordination entre les professionnels. "On est prêt pour le virage ambulatoire, on a déjà les outils", annonce Jean-Paul Hamon, citant les différentes mesures déjà mises en place localement, comme la plateforme de télémédecine Télémédica en Alsace ou la messagerie sécurisée Apicrypt.
Pour améliorer le parcours de soins et modifier le mode de financement des urgences, la FMF propose des urgences qui se concentreraient sur les patients arrivés "uniquement en ambulance ou sur un courrier du médecin traitant ou spécialiste". Les médecins libéraux prendraient alors une plus grande part des soins non programmés, "pourquoi pas une prise en charge intégrale et en tiers payant s'il le faut, pour le patient comme aux urgences" propose même Jean-Paul Hamon.
Dans cette lettre ouverte, le syndicat interpelle aussi le président de la République sur ses premiers mois à la tête du pays et confie sa déception : "Force est de constater que dans le domaine de la santé la plupart des premières mesures nous entraîne nous entraîne dans les ornières du passé", constate Jean-Paul Hamon, citant notamment le "tango gouvernemental sur le TPG", "la gestion calamiteuse du DPC" ou encore "les décisions hâtives concernant le baclofène ou le Lévothyrox". La FMF conclut : "La santé doit être une révolution : les libéraux sont prêts à en être les acteurs".
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