L’exercice de la médecine générale n’est pas un long fleuve tranquille. Le Dr Jean-Paul Hamon a bien résumé la situation dans un récent ouvrage au titre sans équivoque : Qui veut la peau de nos généralistes ? (éd. Albin Michel). Le président d’honneur de la Fédération des médecins de France (FMF) y relate les coups de boutoir que sa spécialité a dû encaisser ces dernières années. Le syndicaliste s’en prend aux différents gouvernements « qui ont préféré tout miser sur l’hôpital » comme l’illustre le récent Ségur de la santé, à l’Assurance maladie qui impose les contraintes administratives, aux acteurs de la télémédecine qui font peser une « lourde menace » sur la médecine générale mais aussi aux parlementaires qui « vendent des compétences médicales » aux pharmaciens, infirmiers, kinés…
Après la création des assistants et des infirmières en pratique avancée (IPA), la médecine générale devra bientôt composer avec de nouveaux métiers intermédiaires. Mais son avenir n’est pas incompatible avec celui des assistants médicaux, affirme la députée LREM, Stéphanie Rist. La rhumatologue, rapporteur d’un projet de loi visant à améliorer le système de santé, invite les médecins à revoir les contours de leur métier.
Ajoutez à cela les pressions sur les prescriptions médicales, les menaces récurrentes sur la liberté d’installation... et les difficiles négociations avec l’Assurance maladie qui laissent entrevoir de faibles perspectives tarifaires, la revalorisation de la consultation étant pour l’heure exclue. Après les maisons de santé et les CPTS, les pouvoirs publics encouragent les professionnels à travailler au sein d’équipes de soins primaires au risque d’une protocolisation excessive.
Malgré ce contexte difficile aggravé par la crise, le tableau n’est pas si noir. 75 % des médecins généralistes sont satisfaits de leur métier, selon les résultats d’un baromètre CMV Médiforce rendu public jeudi. Neuf sur dix sont fiers de leur profession. La meilleure preuve de l’attrait de la spécialité : les nouveaux internes se tournent chaque année plus spontanément vers la médecine générale.
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