C’est peut-être le bord de mer qui a rendu les participants romantiques. Ce matin, à La Baule, lors de la 2e journée des rencontres organisées par la Conférence Nationale des URPS-ML, le mot d’ordre des débats était « l’amour ». Pourtant, il était bien question de « qualité et santé », thème des deux jours de Congrès, et particulièrement ce matin de qualité en équipe. C’est Dominique Pon, directeur général de la clinique Pasteur à Toulouse, qui a donné le la de la matinée. Fustigeant des années d’organisation du travail où l’on avait oublié l’humain, il préconise aujourd'hui de mettre « l’amour » au cœur de tout et notamment pour faire avancer la qualité. « Bien sûr qu’il faudra des process, des indicateurs… mais avant tout faisons confiance aux gens, a-t-il appelé, et de toute façon je suis persuadé que lorsqu’on fait confiance les personnes réinventent d’eux-mêmes les process ». La directrice générale de l’offre de soins, Cécile Courrèges, semble d’accord avec ça, reconnaissant que demain et particulièrement sur la qualité, il faudra être moins « dans la production de normes ». « Nous sommes dans une logique d’accompagnement et de co-construction », a-t-elle souligné.
Des modèles à construire ou reconstruire
Une co-construction qui servira notamment à repenser les indicateurs qualité : « aujourd'hui quand on vous parle d’indicateurs qualité il y a une confusion car il y en a certains qui n’en sont pas et qui traitent davantage d’organisation. Donc il faut que l’on réinvente cela ensemble », a expliqué Cécile Courrèges.
Réinvention aussi des modes de financement pour y intégrer la qualité. C'était notamment l’objet de la mission confiée à Jean-Marc Aubert sur la réforme du financement du système de santé. « On travaille à intégrer la qualité dans les modes de financement des nouvelles organisations. Soit avec un volet spécifique intégré soit en permettant une modulation à la fin en fonction d’un critère qualité », a précisé la DGOS
Invention cette fois pour ce qui est des CPTS, « autant nous avons des cadres bien établis sur certains sujets, autant sur les CPTS il faudra qu’on se mette d’accord sur ce que l’on attend en termes de services rendus », a précisé Mme Courrèges. CPTS sur lesquelles le rapport de la mission IGAS ne devrait pas tarder à sortir, a indiqué la DGOS.
Une e-santé humaniste
Et même dans un domaine comme le numérique, la e-santé, les participants de la matinée sont persuadés que l’humanisme est la condition de la qualité, Dominique Pon en tête. « Je crois qu’il y a vraiment une place pour une vision humaniste dans le numérique. Les outils doivent être incarnés », a souligné celui qui a été chargé par Agnès Buzyn de piloter le chantier numérique dans le cadre de la transformation du système de santé. « Il ne faut surtout pas faire du numérique un objet en soi et de rajouter des cadres et des normes supplémentaires, mais d’en faire un outil », a abondé Cécile Courrèges.
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