Vincent Lambert est mort, la fin d'une décennie de bataille juridique ? [Infographie]

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Publié le 11/07/2019
Huit jours après le début de l'arrêt des traitements, Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif, est mort ce jeudi au CHU de Reims. Devenu symbole du débat sur la fin de vie en France, son décès mettra-t-il un point final à plus de 10 années de bataille judiciaire ?

« Soulagement » pour une partie de la famille, « crime d'État » selon les avocats des parents. Vincent Lambert, patient en état végétatif depuis presque onze ans devenu symbole du débat sur la fin de vie en France, est décédé ce jeudi au CHU de Reims, huit jours après l'arrêt de ses traitements.

« Vincent est décédé à 8 h 24 ce matin », a annoncé François Lambert, neveu de cet ancien infirmier de 42 ans victime d'un accident de la route en 2008.

« Le médecin a renoncé à son serment d'Hippocrate » selon les avocats des parents

La mort de Vincent Lambert est un « crime d'État », ont de leur côté jugé dans un communiqué Me Jean Paillot et Jérôme Triomphe, avocats des parents Pierre et Viviane Lambert, mettant aussi en cause le médecin, qui a selon eux « renoncé à son serment d'Hippocrate ».

Le 2 juillet, le Dr Vincent Sanchez, chef de service de soins palliatifs du CHU de Reims, avait engagé un nouvel arrêt des traitements, effectif depuis le 3 juillet au soir, processus rendu possible le 28 juin par la Cour de cassation. Outre l'arrêt de l'hydratation et de l'alimentation par sonde, le protocole médical prévoyait notamment une « sédation profonde et continue ».

Une autopsie sera réalisée

Cette annonce met un terme à un long feuilleton judiciaire et médiatique (voir l'infographie ci-dessous) qui a vu la famille Lambert se déchirer. D'un côté ses parents, fervents catholiques fermement opposés à un arrêt des traitements, de l'autre, son épouse Rachel, son neveu François et six frères et sœurs qui dénonçaient un « acharnement thérapeutique ».

Les parents de Vincent avaient annoncé en début de semaine qu'ils se « résignaient » à la mort de leur fils. Leurs avocats ont toutefois déposé une plainte contre le CHU pour tentative d'homicide volontaire. De source policière, le procureur de Reims se trouvait jeudi matin au CHU, avec une équipe de la PJ, et une autopsie du corps de Vincent devrait être pratiquée afin de démontrer que Vincent Lambert n'a pas succombé à l'injection de produits létaux, ce qui permettrait de classer l'affaire.

(Avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr