Cela commence comme un fait divers a priori anodin. Qui, pour les professionnels de santé du village lorrain de Domèvre-en-Haye et ses 460 habitants, prend rapidement la forme d’un sérieux effet papillon.
À l’origine ? Le vol, en début d’année, de 1 000 mètres de câbles dans une commune voisine. Résultat, les micro-coupures continuelles sur le réseau téléphonique et l'accès Internet, « qui étaient déjà pénibles pour assurer l’envoi des feuilles de soins électroniques et la lecture des cartes vitales des patients », se transforment, début février, pendant cinq jours pleins, en arrêt quasi-total des connexions. « Nous n’avions plus de réseau », poursuit le Dr Jean-Christophe Cronel, le généraliste du village.
Pendant cette période, le praticien a dû faire face aux décès de deux de ses patients : « Une dame qui approchait les 90 ans et dont je n’ai reçu les compte-rendus de biologie qu’après sa mort. Et un homme qui souffrait de schizophrénie qui s’est pendu. Il n’arrivait pas à me joindre parce que rien ne passait ». Convaincu qu’une telle situation n’aurait pas duré aussi longtemps dans la plus grande ville voisine, Nancy, le Dr Jean-Christophe Cronel a porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui et veut ainsi alerter sur l’abandon des campagnes.
François Petty
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique