Un médecin généraliste, aujourd'hui retraité, qui avait prescrit de la méthadone à un gardé à vue retrouvé mort en garde à vue dans sa cellule à Rouen en 2009 a été condamné jeudi à Paris à quatre mois de prison avec sursis pour homicide involontaire. Cette peine, prononcée par le tribunal correctionnel de Paris, est conforme aux réquisitions du parquet annoncées à l'audience fin janvier. Cet homme de 81 ans a en outré été condamné à verser au total 166.000 euros de dommages et intérêts à la famille de la victime.
Mais le généraliste va faire appel, selon son avocate, qui s'est étonnée que le tribunal ait retenu la "certitude" du lien de causalité entre l'intervention de son client et le décès. Et ce alors qu'il manquait des "examens essentiels", selon elle, pour l'établir.
Le jeune père de famille qui allait avoir 22 ans, était entre les mains de la police. Il avait été retrouvé mort au matin du 8 avril 2009. Le médecin, qui l'avait examiné en garde à vue, lui avait d'abord prescrit des anxiolytiques, puis de la méthadone.
Sans cette prescription, "le décès ne serait pas survenu", avait estimé la procureur dans son réquisitoire. Pour elle, le médecin a délivré une "prescription compassionnelle" au jeune homme, prescription "fautive" de 80 mg de méthadone, qui n'aurait pas dû être aussi élevée pour un patient ne prenant pas ce produit dans le cadre d'un suivi médical.
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