Le parquet a requis mercredi trois ans de prison ferme à l'encontre du Dr Jérôme Cahuzac pour fraude fiscale et blanchiment, estimant que c'était le juste prix de la "trahison" pour avoir "sacrifié tous les principes pour l'appât du gain". La procureur Eliane Houlette a aussi demandé une peine d'inéligibilité de cinq ans contre l'ex-étoile montante de la galaxie socialiste, ancien maire et ancien député, qui a "trahi tous ses serments". Enfin, elle a requis deux ans de prison ferme à l'encontre de Patricia Cahuzac, qui a "surpassé" son mari "dans la dissimulation de ses avoirs au fisc". "Le seul élément qui distingue vos situations, c'est que lui était ministre", a-t-elle lancé.
Le chirurgien, qui fut député, puis ministre du Budget, après avoir été conseiller au cabinet de Claude Evin dans les années 80 est jugé depuis le 5 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour ses comptes cachés à l'étranger.
Pendant dix jours, le procès a mis à nu les secrets bancaires d'un couple dans la tourmente, "conscient de l'illégalité" de montages toujours plus sophistiqués. Patricia et Jérôme Cahuzac ont reconnu une fraude "familiale", une plongée dans l'opacité offshore comme une fuite en avant, mais nié avoir construit "un système organisé". Au contraire, le procureur Jean-Marc Toublanc a dénoncé "l'organisation d'une vie familiale enracinée dans la fraude pendant 20 ans": "à aucun moment il n'y a eu une prise de conscience. Pas même quand M. Cahuzac est devenu président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale" en février 2010 et "se fait remettre 20.800 euros en espèces sur le trottoir parisien"...
Jusqu'au bout, Jérôme Cahuzac a ménagé ses effets. Dès le premier jour, il avait fixé une nouvelle ligne de défense, affirmant à la surprise générale avoir ouvert un premier compte en Suisse pour "financer les activités politiques" de Michel Rocard ! Mardi, il a affirmé n'avoir "pas menti au président les yeux dans les yeux" car François Hollande ne lui avait "jamais demandé" s'il avait "oui ou non un compte à l'étranger". L'Elysée a démenti.
Au final, Jérôme Cahuzac dira à la barre, la voix brisée, avoir "renoncé au suicide" pour "dire la vérité et en payer le prix". Trois ans et demi plus tard, il assume "une faute impardonnable". Et constatait mardi: "J'ai 64 ans, ma vie politique est terminée". Le verdict est attendu jeudi.
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