Voici une affaire dont les autorités de santé se seraient volontiers passées … La justice civile de Clermont Ferrand examinera demain mardi les plaintes de 240 familles qui ont assigné le distributeur français du Meningitec*, le laboratoire CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques) situé à Cournon-d'Auvergne dans le Puy-de-Dôme, pour avoir acheminé des seringues défectueuses contenant des résidus de métaux lourds. Selon l’AFP, des analyses capillaires ont permis de détecter des concentrations de plomb, étain, silicium et aluminium dans les cheveux des personnes vaccinées. Ces personnes, dont de nombreux enfants, souffriraient depuis la vaccination de symptômes persistants (diarrhées aiguës, nausées, irritabilité, fortes poussées de fièvre, troubles du sommeil, éruptions cutanées...).
Voilà un an tout juste que le laboratoire CSP, à titre de précaution et en accord avec l’ANSM, décidait de retirer du marché, à titre de précaution, tous les lots de Meningitec, en raison d’un problème de qualité – présence de particules - rencontré lors de la fabrication de ce médicament. Cette anomalie, précisait l’Ansm dans un communiqué, pouvait induire des réactions locales (rougeurs ou gonflement au site d’injection) voire des effets généraux (fièvre). Et ces effets indésirables étaient susceptibles d’apparaître dans les premières heures ou jours après la vaccination. En raison de ce défaut de qualité, le laboratoire CSP, avait entrepris, en lien avec le laboratoire Nuron Biotech (le fabricant), le rappel de tous les lots commercialisés en France et aussi à l’échelle européenne.
« On va demander au cours de cette audience des expertises pour chaque enfant", a expliqué Me Emmanuel Ludot, l’avocat du barreau de Reims qui défend 80 familles. "Comment expliquer que ce vaccin ait été encore prescrit trois mois après le retrait théorique des lots défectueux?" s'est-il interrogé. "Il y a eu dans ce dossier des failles à tous les niveaux, des pharmaciens en passant par les laboratoires, les autorités sanitaires. Tout le monde a été curieusement négligent".
Selon lui, le distributeur auvergnat est "le premier maillon d'une longue chaîne". "Dans ce dossier, il y a d'abord le problème de la vente de ce vaccin: des pharmaciens ont continué à le vendre alors qu'ils étaient informés de son retrait. Il y a eu aussi des retards dans l'alerte pour des raisons économiques évidentes. Les vaccins frelatés étaient connus depuis au moins un an", a-t-il ajouté.
"Ce n'est pas une erreur de manipulation qui est en cause, mais le vaccin lui-même. Il semble bien que ce dernier, qui est d'ailleurs depuis retiré du marché, comportait des nanoparticules", a-t-il précisé.
Interrogée par le generaliste.fr, l’Ansm rappelle qu’au décours d’une demande de retrait de lots, la mise en application de la procédure est placée sous la responsabilité de l’industriel, en lien avec le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Et dans son communiqué de l’an dernier, l’agence recommandait aussi aux médecins « si un patient se présente avec un vaccin concerné par le rappel, de le rapporter à son pharmacien ». D'autres procédures judiciaires liés à ce même vaccin sont également en cours en Italie, au Brésil, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
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