La thèse du suicide de Robert Boulin en 1979 semble tenir de moins en moins la route. La juge en charge du dossier sur la mort de l'ex-ministre gaulliste de Valéry Giscard d'Estaing a entendu deux témoins, qui remettent l'un et l'autre en cause la thèse du suicide. Le corps de cette personnalité politique, à l'époque ministre du travail dans le gouvernement Barre, avait été retrouvé le 30 septembre au matin, dans 50 cm d'eau dans l'étang du Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines (Yvelines). Officiellement, il se serait suicidé après avoir absorbé des barbituriques.
Or l'Agence France Presse cite ce mercredi une source proche du dossier, qui incline à infirmer cette hypothèse. "L'un de ces témoins, médecin urgentiste qui s'est rendu sur les lieux en premier, a indiqué à la juge que la position du corps n'était pas celle d'une personne noyée par suicide", a expliqué cette personne, en confirmant une information de France Inter et 20 minutes. Selon cette même source, ce médecin, aujourd'hui septuagénaire, a constaté que le corps "n'était pas à plat, mais plutôt agenouillé, et qu'il présentait des traces dans le dos pouvant correspondre à celles de coups".
Un deuxième témoin, entendu cet hiver par la juge d’instruction versaillaise, a par ailleurs indiqué avoir croisé Robert Boulin le jour de sa mort, le 29 octobre 1979, à bord d'une Peugeot. Selon lui, l'ancien ministre occupait la place du passager, et était accompagné de deux hommes, l'un conduisant le véhicule, l'autre à l'arrière... La veille, en quittant le ministère de Travail, il avait déposé des dossiers confidentiels dans son appartement de Neuilly-sur-Seine puis était parti pour une destination inconnue.
Après un non-lieu rendu en 1991, une nouvelle instruction pour "arrestation, enlèvement et séquestration suivi de mort ou assassinat" a été ouverte en août dernier, à la suite d'une plainte de sa fille Mme Boulin-Burgeat. Celle-ci a toujours soutenu qu'il s'agissait d'un assassinat politique.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique