Une école de médecine de Tokyo, qui avait altéré les résultats de son concours d'entrée dans le but essentiellement d'exclure les femmes, a annoncé mercredi qu'elle proposerait des places à quelques dizaines de candidats injustement refusés.
La présidente de cette institution, tout nouvellement nommée en remplacement d'un homme à la suite du scandale, a indiqué que l'établissement contacterait 101 candidats, dont 67 femmes, ayant passé les épreuves ces deux dernières années et ayant été recalés de manière injustifiée.
Dans cette affaire, qui a fait les titres des médias à travers le monde, l'Université de médecine de Tokyo a admis avoir régulièrement changé les notes des candidates, afin de leur bloquer l'entrée, ainsi que celles des candidats qui, hommes ou femmes, avaient déjà échoué trois fois.
Les excuses de l'université
« Nous nous excusons profondément », a déclaré mercredi la présidente Yukiko Hayashi à la presse. « Nous ne devrions jamais faire de discrimination », a-t-elle dit, ajoutant : « nombre de femmes médecins font un travail formidable ».
Les 101 personnes se verront demander si elles seraient toujours intéressées par une place à la prochaine rentrée, en avril 2019. Mais il n'y a que 63 places disponibles en raison des quotas, a expliqué Mme Hayashi. Les places seront attribuées en fonction des notes obtenues à l'origine.
L'Université sera d'un autre côté forcée de réduire le nombre d'étudiants qu'elle recevra au concours d'entrée de 2019 en fonction du nombre d'ex-candidats qui accepteront la proposition, parmi les 101 floués. Mme Hayashi a admis que cette situation aurait « un impact considérable » sur les jeunes candidats.
Un groupe de 24 femmes ont demandé à l'école 100 000 yens (770 euros) chacune, en compensation de « l'angoisse » provoquée par cette situation et pour se faire rembourser leurs frais d'examen et de déplacement.
Un quart de candidates écartées en 2017 et 2018
Parmi elles figurent une femme médecin, des étudiantes admises dans d'autres facultés de médecine et des femmes s'étant engagées dans d'autres professions.
L'université a admis avoir commencé en 2006 à falsifier les notes des candidates de sexe féminin. La faculté était en cela motivée, selon les médias japonais, par l'idée que les femmes quitteraient la profession peu de temps après avoir obtenu leur diplôme, lorsqu'elles se marieraient et auraient des enfants.
Une enquête indépendante avait révélé le mois dernier que cette université avait éjecté environ un quart des candidates femmes pour les concours de 2017 et 2018 bien que leurs notes d'origine, avant modification, prouvaient qu'elles étaient éligibles.
Le scandale a suscité un tollé et conduit le gouvernement à mener une enquête qui a débusqué des discriminations similaires dans d'autres écoles de médecine.
Avec AFP
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