Le bébé de 21 mois mort le 7 février au CHU de Toulouse après une opération des amygdales et des végétations pratiquées à l'hôpital Pierre-Paul Riquet (photo) le 3 février devait être exhumé lundi pour une autopsie, dans le cadre de l'enquête judiciaire sur les causes de sa mort. Au terme de l'enquête administrative interne, le CHU de Toulouse s'est défendu en évoquant une intervention chirurgicale "justifiée", "conforme aux bonnes pratiques" et une information "régulière et détaillée" des parents. Selon la direction, "le décès de l'enfant a résulté d'une succession d'aléas".
Des médecins ont aussi détaillé lundi leur version des faits à l’AFP : "Au bout d'une heure de surveillance constante, l'infirmière pédiatrique est allée voir le chirurgien. Il a regardé l'enfant et n'a pas trouvé de saignements importants mais a préféré le garder une heure de plus en salle de réveil", a expliqué le Pr Bernard Sraysse, chef du service ORL. "Puis, quand l'infirmière a soudain constaté que la respiration était difficile, que la tension artérielle et le rythme cardiaque se modifiaient, il a été décidé de refaire une intervention", deux heures après la première, a-t-il ajouté. Au bloc, le chirurgien a pu "vérifier qu'il n'y avait pas d'artère coupée" mais "l'équipe a été confrontée à une somme de complications - d'ordre respiratoire et hémodynamique - et malgré les traitements, il est survenu un arrêt de la circulation sanguine pendant une quinzaine de minutes, suivi d'une réanimation", a déclaré le Pr Olivier Fourcade, responsable de l'anesthésie-réanimation au CHU. Le cerveau du bébé ayant beaucoup souffert du manque d'oxygénation, il a été décidé de le maintenir sous anesthésie générale.
Deux semaines après l'enterrement de leur premier enfant, les parents d'Aymen ont pour leur part donné une conférence de presse dans la matinée. "Je suis très en colère parce que je ne sais pas de quoi est mort mon fils, d'où est venue l'hémorragie", a insisté la mère, Fatima, 27 ans. "C'est très dur pour nous de porter plainte contre un hôpital et contre des médecins qui sauvent des vies tous les jours mais les circonstances ont fait qu'on y a été obligés. Il aurait fallu un peu de vérité, a insisté le père, Mansour, 35 ans. Si les médecins et la chirurgienne avaient fait un effort, on aurait pu savoir la cause de la mort sans cette exhumation".
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique