Feu vert sur les vaccins obligatoires : en commission, les députés médecins montent au créneau

Publié le 18/10/2017
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Ça devrait passer lors de l'examen du PLFSS dans l'hémicycle la semaine prochaine. Mais pas forcément comme une lettre à la poste… Les députés ont en effet voté mercredi en commission des Affaires Sociales l'extension des obligations vaccinales pour les jeunes enfants, mais après un vif débat.

La mesure, prévue dans le cadre du projet de budget de la Sécu pour 2018, qui prévoit d'augmenter à onze le nombre de vaccins obligatoires à partir du 1er janvier a suscité quantité d'interventions en commission des Affaires sociales.

La majorité des députés est intervenue en défense, comme le Dr Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM), médecin de profession, qui a défendu "un enjeu majeur de santé publique". Pour sa part, le Dr Jean-Pierre Door (LR) a évoqué un "sujet très conflictuel", estimant que "plus on alimente le débat, plus on alimente le déni de la vaccination".

Mais sa collègue LREM Blandine Brocard (Rhône) a notamment défendu mordicus, en vain, un amendement de suppression. Assurant être "pro-vaccination", elle a jugé que "le calendrier ne permet pas effectivement de poser un débat serein" alors qu'il y a "une véritable défiance des Français". "Si on veut favoriser, encourager la vaccination, ce n'est pas en passant par la contrainte", a-t-elle insisté, évoquant notamment des études sur "une possibilité de liens entre la vaccination et des pathologies".

Cette juriste n'en était pas à sa première tentative. Début octobre, elle avait déjà demandé un "moratoire" sur la mesure. Le communiste Pierre Dharréville a, lui aussi, défendu un amendement de suppression, arguant entre autres que la mesure "risque de renforcer la défiance des Français". Insistant sur le fait qu'il n'était pas "anti-vaccins", il s'est interrogé sur "la maîtrise de la puissance publique sur la distribution des vaccins face aux laboratoires pharmaceutiques", a jugé qu'il n'y avait "pas de réponse satisfaisante sur les adjuvants aluminiques" et qu'il faudrait "poursuivre les recherches".

Le rapporteur, le Dr Olivier Véran (LREM), leur a répondu que "le temps de la concertation" avait eu lieu, et mis en avant "une mesure de prévention de santé publique", alors que la couverture vaccinale s'est "amoindrie" en France. "Donnons-nous plus de temps (...) et comptons les personnes qui tombent des suites de maladies infectieuses", a grincé ce neurologue hospitalier, appelant aussi à "sortir du mythe des puissants lobbies qui nous guideraient". "Stop à la désinformation", a aussi martelé le chef de file LREM Thomas Mesnier, jugeant "malheureux de devoir rappeler" qu'en juin, une fille de 16 ans est morte de la rougeole, "ce qui est impensable en France en 2017".

Sébastien Chenu (FN) a par ailleurs suscité de vives protestations en s'interrogeant sur la réapparition de certaines maladies, notamment dans les banlieues, et en faisant le lien avec la politique migratoire, se voyant accuser par Olivier Véran de vouloir "faire le buzz avec des 'fake news''" et d'être à lui tout seul "un vaccin non atténué contre l'extrême droite".


Source : lequotidiendumedecin.fr