La coupe est pleine pour un généraliste d’Antibes. Installé depuis deux ans et demi dans cette ville, le Dr Bruno Dubreuil a porté plainte contre la caisse primaire des Alpes-Maritimes. Cette dernière lui réclame régulièrement des indus en raison de documents nécessaires aux prises en charge de ses patients qu’il n’aurait pas transmis. Cela concernerait des « feuilles de soins électroniques qui ne sont soi-disant pas envoyées », « des cotations qui ne leur vont pas », « un arrêt de travail qui est superposé avec un autre ou pour lequel il manque une journée et le patient n’est pas rémunéré (…) Ce sont des affres administratives tous les jours, tous les jours… », se désole-t-il, interrogé par BFM TV.
106 heures de travail perdues
Le généraliste antibois estime à « une heure et demie » par jour le temps passé aux tâches administratives, soit environ « quatre consultations à faire de la paperasserie ». « Si on met la consultation à 26,50 euros, ça fait 106 euros par jour de travail [perdu] soit 2 000 euros par mois […] parce qu’il faut travailler pour la Cpam », a-t-il déploré.
À la place de ces actes jugés chronophages, qui représentent un « manque à gagner », le Dr Dubreuil préférerait « voir des patients ». Après 35 ans de carrière, le généraliste pense tout arrêter en raison de cette charge administrative excessive.
La Cnam reconnaît que l'activité administrative d'un médecin représente de « 4,5 à 6,5 heures » par semaine. Pour soutenir l’attractivité de la médecine libérale, au cœur des négociations conventionnelles, l’Assurance-maladie a promis un choc de simplification, notamment grâce à la dématérialisation de services.
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