Pendant le confinement, la faible fréquentation des cabinets a été synonyme de retards de soins importants pour les patients les plus fragiles. Depuis le 11 mai, l'activité a repris et l'une des missions du généraliste est d'actualiser les suivis mis entre parenthèses depuis plusieurs semaines. Pour les patients souffrant de maladies chroniques et présentant un surrisque de développer une forme grave de Covid-19, ces consultations « de reprise » sont complexes et chronophages.
L’Ordre des médecins, le CMG et la Fédération des spécialités médicales (FSM) avaient demandé la revalorisation de ces consultations longues dans le cadre du Covid dans le but de permettre la reprise des examens complémentaires différés et le suivi des patients chroniques de plus de 70 ans et en affection longue durée (ALD). Et ce dans le but d'éclairer ces malades sur l'incidence de leurs pathologies ou les facteurs de risque. La CSMF réclamait également cette revalorisation depuis plusieurs semaines.
Reprise des suivis et évaluation du risque
Ils ont finalement été entendus par l'Assurance maladie et le gouvernement. Un décret paru ce jeudi au Journal officiel entérine la création d'une consultation « complexe » à 46 € pour les médecins. Le ministère de la Santé précise ce vendredi dans un communiqué que cet acte servira à « évaluer les impacts du confinement sur la santé de ces patients et de s’assurer de la continuité des soins » et « conseiller les personnes, en fonction de leurs fragilités et pathologies, sur les mesures de protection à adopter dans le cadre du déconfinement ». Sont concernés les patients à risque dont la liste a été établie par le Haut conseil de la santé publique (HCSP)* et les patients en ALD qui n'ont pu être suivis en consultation pendant le confinement.
Le ministère précise également que cet acte sera pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie. En pratique, le médecin devra utiliser le code PCV (coter CCX comme une consultation complexe).
*Le Haut conseil de la santé publique a précisé la liste dans son avis du 31 mars 2020 actualisé au 20 avril : personnes âgées de plus de 65 ans ; personnes concernées par des affections comme les antécédents cardiovasculaires, le diabète, une pathologie chronique respiratoire, une insuffisance rénale chronique dialysée, un cancer évolutif sous traitement, une obésité, une immunodépression et femmes enceintes au troisième trimestre de la grossesse.
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