« 97 % de l'Île-de-France est considérée comme un désert médical », avait lancé, en octobre dernier sur France Bleu, la Dr Natacha Regensberg de Andreis, secrétaire générale adjointe de l'URPS médecins libéraux. Le nouveau baromètre* annuel intitulé « Les Franciliens et leur santé », réalisé par l’institut Odoxa, tend à accréditer ce constat d’une dégradation de l’accès aux soins de premier recours dans la première région de France.
Résultat ? Les difficultés pour l’accès à la médecine de ville concernent peu ou prou la moitié des habitants de la région. 54 % des Franciliens ont en effet déclaré avoir du mal à consulter un médecin généraliste, soit 11 points de plus que la moyenne nationale (43 %). Quant à l’accès aux spécialistes, c’est 68 % des Franciliens, un chiffre proche de la moyenne nationale (67 %), qui affirment rencontrer des difficultés en la matière (dont 28 % très souvent). Un francilien sur deux déclare aussi un accès difficile au pédiatre et 39 % d’entre eux mentionnent des difficultés d’accès à l’imagerie (sur ce dernier point, c’est mieux que la moyenne nationale).

L’ARS Île-de-France pointe les disparités départementales importantes en fonction du lieu d’habitation. Deux tiers de résidents dans l'Essonne et en Seine-et-Marne décrivent une situation plus dégradée que celle vécue par les Parisiens.
Contrairement aux idées reçues, sept Franciliens sur 10 considèrent qu’ils accèdent facilement aux services d’urgences. Là aussi, le baromètre pointe de fortes différences départementales : 80 % des habitants des Hauts-de-Seine sont satisfaits de leur accès aux urgences, contre seulement 60 % de ceux de la Seine-et-Marne.
34 % des Franciliens ont renoncé à des soins pour raisons financières
Indépendamment de la disponibilité de l’offre de soins, la question de l’accessibilité financière demeure un enjeu particulièrement important dans la région. De fait, 34 % des Franciliens sondés ont renoncé à des soins pour des raisons financières au cours des dernières années – 30 % pour un acte de médecine spécialisée, 19 % pour un examen d’imagerie médicale et 15 % pour la consultation d’un généraliste.

Malgré tout, environ trois quarts des habitants de la région Île-de-France se déclarent satisfaits de la prise en charge de leur santé dans la région. Ce taux est supérieur à la moyenne nationale (65 %) mais avec toujours de fortes inégalités départementales : la satisfaction est nettement plus élevée lorsqu’on habite à Paris (84 %) ou dans les Hauts-de-Seine (81 %) que dans la grande couronne, dans le Val d’Oise (69 %), l’Essonne (68 %) ou la Seine-et-Marne (63 %). Interrogés sur leurs priorités, les Franciliens mettent d’abord en avant l’amélioration de l’accès aux soins de médecins spécialistes (52 %).
Enquête réalisée par internet du 30 octobre au 13 novembre avec un double échantillon : 3 000 habitants franciliens (méthode des quotas) et 1 005 personnes représentatives de la population française (méthode des quotas)
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