Après la plainte du Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) à son encontre, en réaction à sa campagne de publicité pour des téléconsultations, l'assureur mutualiste Eovi Mcd a reçu mercredi le soutien des fondateurs de deux applications de téléconseil médical, Mathilde le Rouzic, cofondatrice d’Hellocare et Guillaume Lesdos, cofondateur de Medaviz.
Dans une lettre ouverte, les signataires reconnaissent qu'il est « sans doute dommage que Eovi-Mcd ait fait un lien direct entre la téléconsultation et la souscription de son “produit” de couverture santé » et assurent « comprendre la position du CNOM qui s’inquiète de constater que cette publicité puisse créer une sélection des patients ».
Pour défendre Eovi Mcd, les signataires attirent l'attention sur le « zéro reste à charge pour les patients » que doivent respecter les projets de télémédecine depuis 2010. « L’offre que la campagne met en avant a ceci d’intéressant qu’elle respecte ce principe », écrivent-ils. « En l’absence d’une prise en charge des actes par l’Assurance Maladie, les services de téléconsultation ont dû en particulier solliciter le soutien financier des complémentaires santé », précisent Mathilde le Rouzic et Guillaume Lesdos.
La France en retard sur la télémédecine
Les signataires - qui assurent n'avoir aucun « intérêt direct » avec la mutuelle - appellent « l’ensemble des acteurs de la santé à avancer main dans la main pour ne pas tuer dans l’œuf des pratiques qui émergent » et rappellent que « la France est très en retard dans le déploiement de la télémédecine ».
Pour conclure, ils invitent « l’ensemble des acteurs de la télémédecine, le CNOM, les organismes complémentaires d'assurance maladie et les pouvoirs publics à se réunir autour de la table pour échanger et avancer ensemble, avec bienveillance, vers l’avenir de la télémédecine ».
En janvier, l'avenir de la télémédecine fera l'objet d'une négociation conventionnelle.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique