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Médecine du sport… et du mouvement

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Publié le 28/06/2024
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Les médecins du sport soignent les lésions occasionnées par l’activité sportive chez les professionnels et les amateurs. Cette pratique de la médecine située entre ces deux mondes met en jeu des problématiques de performance et de bonne santé.

Une médecine du mouvement qui prend en considération les spécificités de chaque patient

Une médecine du mouvement qui prend en considération les spécificités de chaque patient
Crédit photo : BURGER / PHANIE

Qu’il s’entraîne tous les jours et s’apprête à participer aux Jeux olympiques ou bien qu’il pratique en amateur, tout sportif peut souffrir de complications liées à la pratique de son activité. Les blessures potentielles mais aussi leur prévention font l’objet d’un suivi de la part d’un médecin du sport. Ce spécialiste constitue un partenaire majeur pour accompagner les sportifs de tous niveaux et leur assurer de pouvoir pratiquer leur activité en lien avec leur capacité physique.

Prendre en charge les blessures…

C’est un exercice de la médecine multidimensionnel « qui se situe à la limite de la performance et de la bonne santé », indique le Dr Olivier Fichez, médecin du sport dans le Var. Il s’agit de prendre en compte les traumatismes particuliers causés par la pratique qu’elle soit professionnelle, de loisir ou encore à visée thérapeutique. Le professionnel de santé prend en charge les blessures du quotidien comme les tendinites, les entorses, etc. Cela nécessite avant tout des connaissances en traumatologie générale mais aussi une expertise spécifique car chaque activité physique provoque des lésions différentes. Certains traumatismes ne se retrouvent que chez les sportifs. « Ils se plaignent majoritairement de symptômes perçus à l’effort, ce qui nécessite des tests d’exploration fonctionnelle à l’effort » pour mesurer leur capacité physique, complète la Dr Mélanie Le Ho, médecin du sport en Ille-et-Vilaine.

Au-delà de la prise en charge des blessures, cette médecine du mouvement demande également de prendre en considération les spécificités de chaque patient et de les accompagner. « Chaque sportif va avoir une façon de se mouvoir, de se tenir ou encore d’effectuer leur geste, ce qui va nous orienter vers telle ou telle blessure », confirme le Dr Jean-Roch Aubry, médecin du sport à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep). Il s’agit alors d’assurer une prise en charge en considérant les particularités physiologiques et anatomiques de chacun mais aussi en analysant leurs pratiques : matériel utilisé (certaines lésions peuvent apparaître du fait d’erreur dans l’utilisation du matériel par les débutants), coaching ou entraînement inadaptés.

… mais pas que

Les multiples lésions possibles et les spécificités de chaque sportif font se côtoyer un grand nombre de spécialistes qui se « surspécialisent » en médecine du sport. « Nous sommes d’abord médecin de notre spécialité et cette diversité permet des échanges de compétences et de pratiques entre spécialistes », explique Jean-Roch Aubry. Cela implique également de savoir travailler en équipe avec d’autres professionnels de santé. Le suivi des sportifs impose d’intégrer d’autres facteurs comme la nutrition ou encore l’aspect psychologique pour éviter le surmenage par exemple. Des psychologues, des diététiciens, des kinésithérapeutes, des cardiologues ou encore des gynécologues peuvent être amenés à épauler le médecin du sport dans son activité.

Une surspécialisation

Ces spécificités liées à l’activité sportive font que « le médecin du sport doit avoir des connaissances propres à ce milieu », explique Olivier Fichez. L’ensemble des compétences et des connaissances requises pour exercer la médecine du sport demande une formation spécifique. Elle peut intervenir premièrement durant l’internat grâce à une formation spécialisée transversale (FST). Cet enseignement ouvert aux étudiants de 3e cycle comprend deux semestres de cours théoriques et de stages pratiques. Les médecins en exercice peuvent de leur côté obtenir une capacité en médecine du sport.

Pour les médecins de cette discipline, les opportunités de carrière sont nombreuses

En plus des connaissances et compétences médicales spécifiques à cette pratique, les enseignements intègrent des éléments de physiologie du sport, sur l’organisation du sport en France et sa réglementation, sur les principes de la prévention ou encore sur les spécificités de prise en charge selon l’âge, le sexe ou le handicap. Ils comprennent également des éléments juridiques de la lutte antidopage dans laquelle le médecin du sport à un rôle majeur en matière de dépistage et de prévention. « Les nouveaux sports comme l’escalade ou la breakdance mises en lumière aux Jeux olympiques attirent des adeptes mais provoquent aussi une traumatologie différente », ce qui nécessite des mises à jour régulières de ces connaissances, explique Mélanie Le Ho.

Pour les médecins de cette discipline, les opportunités de carrière sont nombreuses. Sur le terrain, ils peuvent en effet être amenés à encadrer des sportifs de haut niveau soit au sein des différents clubs soit auprès des fédérations sportives soit en couvrant des événements sportifs et de grandes compétitions. Ils peuvent également s’orienter vers l’accompagnement de personnes non sportives présentant des affections particulières comme le surpoids, la dépression, le diabète ou le cancer. Une pratique du sport adaptée peut en effet apporter des effets positifs pour ces patients et le traitement de leur maladie. « C’est un exercice très varié et chacun peut y trouver son compte », conclut le Dr Aubry.


Source : Le Quotidien du Médecin