Les consignes tarifaires de MG France ne sont pas du goût de Nicolas Revel. Le directeur général de la Cnamts a mis en garde les praticiens, lors d’une intervention au Congrès de la médecine générale, alors que MG France a appelé jeudi les médecins à augmenter eux-mêmes leur consultation de 23 à 25 euros. "Surcoter le montant du C aurait pour seul effet de pénaliser les assurés en alourdissant leur reste à charge," déploré le patron de la Sécu, avant de laisser entendre que la cnamts ne resterait pas inactive et que "s’affranchir ouvertement de la convention" pourrait avoir de lourdes conséquences pour les praticiens contrevenants. Au passage, Nicolas Revel rappelle que la cnamts est "le garant, le gardien des conventions signées" et entendait "veiller à ce qu’elles soient respectées".
La veille jeudi, MG France avait décidé de franchir le Rubicon, appelant les généralistes à coter 25 euros, "au tarif de base qu'utilisent tous les autres spécialistes", ce qu’aucune organisation syndicale jusque-là ne s’était risquée à faire. "Il est temps de mettre davantage la pression sur le gouvernement et sur l'Assurance maladie", expliquait Jacques Battistoni, secrétaire général de MG France, dénonçant "une discrimination inacceptable". Dans le même temps, MG France appelait aussi comme les autres syndicats, à une nouvelle grève le 31 mars, date à laquelle débuteront les débats parlementaires sur le projet de loi. Ce mouvement a été initié par la CSMF. L’UNOF, sa branche généralistes, appelant également à une grève de la pds de lundi soir à mercredi matin.
Au Congrès de la médecine générale, Nicolas Revel a par ailleurs évoqué les revendications tarifaires des médecins renvoyant l’ouverture de négociations à un horizon lointain, comme il l’avait fait la veille dans une interview aux Echos : "Le temps de la négociation n’est pas encore venu, mais il approche et celui de la réflexion peut commencer," a-t-il résumé. A l’instar de Marisol Touraine, le patron de la Cnamts a évoqué l’après élections professionnelles pour ouvrir des discussions avec les médecins, donc pas avant l’automne. Sur le fond, il a repris aussi l’estimation de la ministre, selon laquelle, si l’on tient compte des nouveaux modes de rémunération apparus ces dernières années, le C équivaudrait en moyenne à 31,49 euros, bien au-delà donc du C nominal... Pour bien se faire comprendre, Nicolas Revel a évalué à 25% les rémunérations des généralistes hors paiement à l’acte, incluant ROSP, forfaits, majorations type MPA, mais aussi prise en charge des cotisations par les caisses... "Attention à ne pas laisser croire que tous ces éléments de rémunération n’existerait pas," a-t-il lancé.
Bref ! La négo avec la Cnamts, ce n’est pas pour tout de suite. Et la partie promet d’être rude... S’il concède que "le C fera partie des débats", Nicolas Revel prévient que les pourparlers avec les syndicats de médecins ne devront pas se cantonner à la valeur de la consultation : "il faudra réfléchir à la structure de la rémunération. Un des objectifs étant de rendre le système plus souple, en le recentrant sur un nombre limité de priorités."
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