Après un premier baromètre dévoilé début février, NèreS* en remet une couche. En attendant la nomination du nouveau ministre de la Santé, les 25 laboratoires pharmaceutiques membres de l’association ont publié vendredi 6 septembre une étude socio-économique qui met une nouvelle fois en avant les avantages du parcours de soins officinal (PSO) pour le système de santé. Déjà défendu par l’association, ce concept revient en force. Dans ce parcours, le patient se rend directement à l’officine sans passer par le médecin ou les urgences.
Plus de trois milliards d’euros d’économies pour la Sécu
Selon les industriels, chaque Français est confronté en moyenne à « cinq maux du quotidien » (virus hivernaux, fatigue, troubles du sommeil, douleurs articulaires ou musculaires). Dans 23 % des cas, il se soigne à l’aide d’un médicament de prescription facultative, des compléments alimentaires ou encore des dispositifs médicaux grand public, accessibles sans ordonnance en pharmacie, sur le conseil de son pharmacien. Conséquence : l’automédication permettrait à l’Assurance-maladie « d’éviter 144 millions de consultations médicales pour les maux du quotidien » par an, a calculé NèreS en se fondant sur les données de 2023.
Selon l’étude, chaque parcours permettrait d’économiser « 21,82 euros pour la Sécu et 10,50 euros pour les complémentaires », soit respectivement un gain de plus « de 3,1 milliards d’euros pour la Cnam, 1,5 milliard pour les complémentaires et 161 millions d’euros pour les patients », en 2023. Autre avantage mis en avant par les industriels du secteur : une économie générale de 1,76 milliard d’euros correspondant « à 28 millions d’heures d’absences au travail évitées et une réduction de la perte de productivité estimée à 23 millions d’heures ».
Le gain a été aussi estimé pour les médecins généralistes. Sans ce recours à l’automédication, les praticiens devraient « travailler chaque jour deux heures de plus et 13 650 médecins généralistes seraient nécessaires à temps plein ».
Davantage de délistages
Pour NèreS, la France dispose d’une marge de progression importante à travers le principe de délistage, c’est-à-dire le nombre de médicaments accessibles sans ordonnance, une politique déjà fortement appliquée dans plusieurs pays européens. Cette opération permettrait des économies supplémentaires pour la Sécu « entre 201 millions et 377 millions d’économies supplémentaires », dont 42 % sur le poste des médicaments et le restant en consultations médicales. Des arguments de poids à l’approche de la présentation du budget de la Sécurité sociale pour 2025 et au regard de la recherche constante d’économies du gouvernement.
* Association professionnelle qui représente les laboratoires pharmaceutiques qui produisent et commercialisent des produits de santé et de prévention de premier recours disponibles en pharmacie sans ordonnance (médicaments de prescription médicale facultative, dispositifs médicaux et compléments alimentaires).
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