Guérilla tarifaire : l’ultimatum de l’UNOF qui brandit le "DE"

Publié le 16/04/2015

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Les mots d’ordre tarifaires se multiplient chez les généralistes. Après le C à 25€ lancé par MG France il y a quinze jours, les généralistes de la CSMF ont fait part de leur exaspération et annoncé jeudi une nouvelle consigne. « Depuis quatre ans, le nombre de C diminuent, explique Luc Duquesnel, ce qui signifie que les consultations deviennent de plus en plus lourdes et complexes. On n’en peut plus d’avoir de plus en plus de consultations à rallonge et à multiples motifs. » Face à cette surcharge, le président de l’UNOF estime que "l’assurance maladie n’a pas respecté ses obligations conventionnelles" et notamment la création d’une "consultation à haute valeur ajoutée" prévue pour 2012. Il "refuse que les généralistes attendent 2017 pour obtenir le C à 25€", échéance pourtant probable si la mesure était décidée dans la future convention de 2016...

Dans ces conditions, le leader de la branche généraliste de la CSMF pose un ultimatum pour faire avancer les choses. Si d’ici au 15 mai prochain, aucune négociation n’a démarré sur la revalorisation de l’acte de base et la classification des actes, l’Unof demandera aux généralistes de ne plus prendre qu’un seul motif par consultation. Hors urgence, précise le syndicat, le praticien sera invité à demander à son patient de reprendre un rendez-vous pour un autre motif. « A défaut, en cas d’exigence particulière de la part du patient, on demande au généraliste d’adapter son tarif au contenu de sa consultation, via un DE. » Même s’il use de précautions sémantiques indispensables pour un syndicat en cas de consignes tarifaires, Luc Duquesnel appelle donc ses confrères à user plus largement du DE dans ce cas de figure.

Quand on sait qu’en moyenne chaque consultation de médecine générale traite de 2,2 motifs, la consigne pourrait entrainer une inflation d’actes ou de dépassements de la part des généralistes. Avec ce mot d’ordre plus sophistiqué que le C à 25€ et peut-être moins immédiatement accrocheur, Luc Duquesnel estime lancer une action structurante : « cela entrainera une meilleure prise en charge du patient et une meilleure compréhension du quotidien du généraliste, » assure-t-il.

Concernant le tiers payant généralisé, l’UNOF s’associe par ailleurs à la « désobéissance civile », le boycott lancée par la CSMF et par MG France.



Source : lequotidiendumedecin.fr