Comme l’avait annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran dans un courrier leur étant adressé mercredi dernier, les médecins libéraux peuvent désormais réaliser des tests antigéniques à leur cabinet (voir la liste des patients pouvant en bénéficier au bas de l'article).
Alors qu’elle avait un temps envisagé d’accorder une majoration de 15 euros (MCU) aux praticiens pour cette tâche, la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) a précisé samedi sur son site que les médecins libéraux pouvaient coter C2 ou V2 (46 euros) + MIS (30 euros) si le patient est testé positif, et C2 ou V2 si le test se révèle négatif. En cas de positivité, le praticien ayant réalisé le test percevra donc 76 euros.
L'application de la MIS est justifiée par le temps nécessaire pour expliquer « l’ensemble des mesures à prendre (isolement, gestes barrières, points sur les traitements nécessaires, évaluation des situations devant faire l’objet d’une vigilance particulière) » ainsi que pour « l’initiation du contact tracing ». Que le test soit positif ou non, « cette consultation est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie obligatoire en utilisant le code "EXO DIV 3" », précise la Caisse.
Distribution gratuite des tests en pharmacie
La distribution des tests antigéniques, dont le tarif unitaire était estimé à « entre 7 et 9 euros » par la FMF, sera assurée gratuitement par les pharmacies sur présentation de la carte CPS du médecin ainsi que de sa carte Vitale ou de son NIR (numéro d'inscription au répertoire). Et ce dans la limite quotidienne d’une boîte par professionnel de santé et par jour lorsque la boîte contient plus de 15 tests, et de deux lorsqu’elle en contient moins de 15.
Quel que soit le résultat, les médecins doivent compléter et remettre au patient « un document de traçabilité de la réalisation du test ». Tous les résultats devront « impérativement » être renseignés dans un système de saisie, l’outil SI-DEP (Système d'Informations de DEPistage), recueillant l’ensemble des résultats de tests. Celui-ci sera « disponible courant novembre et ses modalités d’utilisation seront précisées prochainement aux médecins », précise l’Assurance maladie. En attendant les praticiens doivent transmettre les résultats positifs « en priorité par messagerie sécurisée de santé ou, à défaut, en contactant le 09 74 75 76 78 », indique la Cnam.
Alors qu'elle estimait qu'une participation plus active des médecins au dépistage serait un « progrès de santé publique », la Fédération des médecins de France n'est pas satisfaite de ces modalités. « Il n'est pas du tout certain que ce sera suffisant pour convaincre les médecins tant les contraintes sont importantes, a-t-elle réagi samedi. Toutes ces contraintes difficilement gérables dans les petites structures réservent de fait la procédure aux MSP organisées pour le faire ou aux centres COVID. » Et le syndicat de conclure : « Dommage, une occasion perdue pour la santé publique ! ».
Liste des personnes pouvant se faire dépister par test antigénique (Cnam) :
• Les personnes symptomatiques, dans les 4 premiers jours après l’apparition des symptômes, sous réserve de remplir toutes les conditions suivantes :
- âge inférieur ou égal à 65 ans ;
- absence de comorbidité / absence de risque de développer une forme grave de la maladie ;
• Les personnes asymptomatiques (hors « cas contact » ou personnes détectées au sein d'un cluster) dans le cadre de dépistages collectifs ciblés, par exemple dans les lieux suivants :
- établissements d’enseignement supérieur ;
- aéroports, notamment pour les voyageurs en provenance de zones de circulation active de l’infection ;
- établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) (au profit des personnels) ;
- établissements pénitentiaires, etc.
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