L’ère Post Covid a-t-elle vraiment commencé ? En tout cas, le gouvernement a mis fin à la majorité des dispositions urgentes prises dans l’arrêté du 1er juin 2021 avec la publication d’un autre arrêté le 13 février 2025. Deux d’entre elles concernent directement les médecins libéraux. À compter du 1er mars, les praticiens ne pourront plus facturer la consultation réalisée avec le test antigénique Covid 34,50 euros (C1,5 au cabinet ou V1,5 en visite).
Par ailleurs, la mise à disposition gratuite des tests antigéniques Covid pour les médecins par les pharmaciens est également supprimée par le texte. De fait, les médecins voulant pratiquer ce test « bien utile pour différencier une grippe d’un Covid ou d’une infection à virus respiratoire syncytial devront payer ces tests », déplore le Dr Richard Talbot, conseiller à la FMF sur le site du syndicat. « On se demande où est la logique en plein épisode épidémique grippal, alors même que les Trod angine sont fournis par les Cpam », poursuit le généraliste.
Et la santé publique ?
MG France aussi regrette cette mesure qui « ne va pas dans le bon sens ». « Je ne sais pas quel sens on donne en termes de santé publique de priver les médecins généralistes d’un moyen de diagnostic simple et de surveillance de l’épidémie », estime le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France. « Au prix de trois à cinq euros le test, il n’est pas certain que les médecins vont acheter ces tests », ajoute le généraliste.
Pour Philippe Besset, le souci est plutôt que rien n’est prévu pour remplacer cette mesure. « Rien n’est fait pour déployer une politique de détection des maladies infectieuses hivernales au-delà du Covid », peste le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Le syndicat y travaille en tout cas avec la Haute autorité de santé (HAS). Son objectif : évaluer la place des tests antigéniques Covid-19 dans l’arsenal de lutte contre les infections, l’antibiorésistance et la pénurie de médicaments afin d’élaborer des recommandations que le pharmacien espère reprises par le ministère de la Santé avant l’hiver prochain.
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