Le directeur général de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, était auditionné ce mercredi matin par la Commission des affaires sociales du Sénat. À cette occasion, le patron de la CNAM est revenu sur la concertation menée avec les organisations de médecins libéraux sur les mécanismes de soutiens financiers promis par Olivier Véran pour compenser la moindre activité des cabinets médicaux. Nicolas Revel a ainsi confirmé qu’une « baisse notable d’activité de 40 % pour les médecins généralistes » avait été constatée par la Cnam sur les trois dernières semaines. Il estime que ce ralentissement de l’activité devrait encore durer « un certain temps ».
Le DG de la Cnam a précisé que sa mission était de formuler des propositions au gouvernement à l’issue de cette concertation avec les syndicats. Il appartiendra ensuite aux ministères concernés (Santé, Économie, Finances publiques) d’arbitrer. « L'arbitrage se traduira par une ordonnance ayant valeur de loi dans les toutes prochaines semaines, a expliqué Nicolas Revel. Le rôle de la caisse sera ensuite de permettre à chacun des professionnels touchés de percevoir un premier acompte ». Le directeur général de l’Assurance maladie confie s’être fixé l’objectif d’un premier versement, compensant les pertes observées lors des six premières semaines, dès la fin avril. Toutefois, l’hypothèse la plus probable est celle d’un versement début mai. La procédure se fera via un téléservice actuellement mis en place par l’Assurance maladie.
La caisse prête à assumer les « charges fixes » des cabinets
Concernant la forme que prendra cette compensation, Nicolas Revel a expliqué que son objectif était de couvrir les « charges fixes des médecins » (loyers, matériels…), qui représentent selon lui la « grande majorité » des charges, et de faire en sorte que cette aide financière n’ait pas « d’effets désincitatifs ». La Cnam souhaite donc que le dispositif d’aide « prenne en compte les revenus d’activité réalisée et les autres aides (prévues par le gouvernement, ndlr) auxquelles sont éligibles les professionnels de santé », a-t-il également précisé.
Cette architecture ne convient pas aux syndicats de médecins libéraux, qui appellent de leur côté la Cnam à assumer a minima l'ensemble des charges des médecins libéraux sur leur part d'inactivité.
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