C'est une initiative qui pourrait bien faire des petits. Le Crom de Bourgogne, présidé par le Dr Jean-François Gérard-Varet, organisait la semaine dernière une table ronde sur les évolutions du système de santé français, avec plusieurs interventions de jeunes médecins auprès des politiques de la région Bourgogne-Franche-Comté, en vue de l'élection présidentielle. Le président de l'Ordre Patrick Bouet était également présent. Le Crom de Bourgogne espère que le succès de cette rencontre en permettra l'organisation dans d'autres territoires d'ici le mois de mai. "Le but est que les politiques locaux fassent remonter des idées et l'expérience de ces jeunes médecins sur le terrain, aux candidats à la présidentielle", a précisé le Dr Gérard-Varet.
"Le système doit être au cœur des débats pour la présidentielle et nous ne céderons pas", a réaffirmé Patrick Bouet au début de la table ronde, qui accueillait : Sébastien Mirek, vice-président de l'ISNCCA et représentant de l'ISNI, Maëlle Froidurot, vice-présidente de l'Association des jeunes médecins généralistes de Bourgogne (AJMGB), William Gens, vice-président de l'ANEMF et Yanis Merad, président de la Corporation des étudiants en médecine de Dijon (CEMD).
À tour de rôle, ces jeunes représentants de la profession ont pris la parole devant les politiques pour évoquer leur vision du système de santé de demain. Bénéficiant de l'écoute attentive de François Patriat, sénateur de la Côte d'or (En Marche), Rémi Delatte, député de la Côté d'or (LR), Joelle Melin, député européen (FN), Françoise Tenenbaum, adjointe au maire de Dijon (PS) et Boris Obama du mouvement "France insoumise" de Jean-Luc Mélenchon.
Des jeunes médecins attachés à la médecine libérale
Tout au long de l'après-midi, Certaines lignes de force se sont dégagées au fil des prises de paroles : décharger le médecin des tâches administratives, développer la médecine de prévention, décloisonner privé et public et ville et hôpital, l'importance du numérique, mieux reconnaître la profession, favoriser les stages hors CHU ou encore promouvoir la médecine libérale. Sur ce dernier point, un chiffre est à souligner. Selon une étude présentée par Yanis Merad, de la CEMD, près de 40 % des étudiants en médecine de Dijon envisagent un exercice libéral, et près de 30 % un exercice mixte.
Lors des débats, le rôle du médecin généraliste a été aussi évoqué : "Il faut qu'il soit au centre de l'organisation du système de santé", a rappelé le Dr Gérard-Varet. Une préoccupation d'autant plus importante en Bourgogne, où les déserts médicaux progressent, principalement dans l'Yonne et la Nièvre. Enfin, les étudiants ont pointé du doigt le manque de formation concernant la gestion d'un cabinet médical et la gestion des tâches administratives.
D'autres rencontres pourraient être organisées dans les mois à venir sur ce modèle, dans le but d'instaurer un dialogue entre jeunes médecins et politiques, afin que leur vision du système futur soit écoutée et prise en compte dans les programmes de santé des candidats à la présidentielle.
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