On pourrait faire davantage d’avortements en ville. C’est en tout cas ce que pense le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCefh) qui a remis, la semaine dernière, son rapport sur l’IVG à Najat Vallaud-Belkacem. Au-delà d’un éventuel toilettage de la loi en vigueur – suppression de la clause de conscience pour les médecins, du délai de réflexion pour les femmes – qui n’a pas rencontré de véritable succès auprès de la ministre, les auteurs du rapport formulent des recommandations qui pourraient avoir un impact direct sur la médecine ambulatoire. En effet, le recours à l’IVG médicamenteuse en cabinet, possible depuis 2004, ne concerne qu’un nombre relativement limité de celles-ci (24 %) soit 13 % du total des avortements. Seuls les médecins conventionnés, dont quatre sur dix sont généralistes, peuvent prescrire ces médicaments, mais un quart d’entre eux ne l’a jamais fait. L’introduction dans la formation universitaire des futurs généralistes de modules sur la sexualité, la contraception et l’IVG pourrait susciter des vocations, espèrent sans doute les auteurs du rapport qui font cette suggestion.
Et le libre choix ?
Quant aux centres de santé et aux plannings familiaux, qui ne peuvent pratiquer des IVG médicamenteuses que depuis 2007, ils ne réalisent que 1% des avortements. Une éventuelle hausse des IVG médicamenteuses en ville serait pourtant loin de compenser la fermeture des centres dédiés dans les établissements de santé, selon le rapport. En dépit des recommandations de la HAS, le libre choix de la méthode d’IVG – médicamenteuse ou chirurgicale – n’est pas toujours garanti, regrette le HCefh. Les auteurs du rapport préconisent donc d’étendre la pratique de l’IVG par aspiration sous anesthésie locale à l’ambulatoire. Une intervention qui pourrait être pratiquée par des généralistes au sein des plannings familiaux, mais aussi des centres de santé et des maisons de santé pluridisciplinaires, proposent-ils. En Belgique, où c’est déjà le cas, cela semble rencontrer un franc succès auprès des femmes qui choisissent majoritairement de se rendre dans un centre au lieu de passer par l’hôpital, privilégiant cette méthode aux médicaments.
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