Qui va succéder à Michel Chassang ? A ce jour, ils sont seulement deux à briguer la présidence de la CSMF. Le gastro-entérologue Jean-François Rey et le néphrologue Jean-Paul Ortiz sont déjà dans les starting-blocks. A priori donc, le prochain président de la Conf’ devrait être un spécialiste. Mais les dés ne sont pas encore tout à fait jetés. De nouveaux candidats ont encore un peu de temps – jusqu’au 12 mars – pour se déclarer. Ensuite, les élections auront lieu le 22 mars. Comme tous les quatre ans, le Conseil confédéral procédera au vote à bulletins secrets lors de son Assemblée générale.
[[asset:image:401 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":["DR"],"field_asset_image_description":[]}]]Outre qu’ils ne sont pas généralistes, les deux hommes ont plusieurs choses en commun. L’un, Jean-Paul Ortiz, 57 ans, est un peu plus jeune que l’autre, Jean-François Rey, 66 ans, et les deux spécialistes ont été, dès leur installation, des militants de la première heure. L’engagement syndical est leur credo.
Des hommes du Sud
L’un et l’autre cumulent aussi plusieurs casquettes. Le néphrologue est devenu président de sa verticalité en 1997 avant de rentrer au bureau confédéral en 2002. Il est à la tête de l’URPS Languedoc-Roussillon. Jean-François Rey, pour sa part, a commencé sa carrière syndicale en 1980 et gravi les échelons jusqu’à la présidence de l’Umespe où il a été élu, pour la première fois, il y a douze ans « en même temps que Chassang à la CSMF », rappelle-t-il. Le gastro-entérologue a pris de la hauteur l’an passé, en devenant le nouveau président de l’UNPS (Union Nationale des professions de santé). Les deux sont aussi des hommes du Sud: Jean-François Rey a son cabinet à Saint-Laurent-du-Var, près de Nice, alors que son concurrent exerce à Cabestany, pas loin de Perpignan.
Leur combat est un peu le remake du duel d’il y a quatre ans, lors des élections de l’Umespe, la branche spécialistes de la « Conf’ ». Avantage à Jean-François Rey, qui l’avait alors emporté et avait été réélu à la tête des spé. Le « challenger » rappelle toutefois que son score avait été « appréciable ». Sera-t-il encore une fois battu ? Qui sait. Michel Chassang, le sortant, se défend pour sa part d’appuyer une quelconque candidature. Même s’il est clair qu’il a bien apprécié la décennie passée en tandem avec Jean-François Rey. Après dix ans à la tête de l’UNOF et douze à la présidence de la CSMF, ce syndicat est un peu son bébé. « Pour nous généralistes, affirme Luc Duquesnel, Michel Chassang est une figure emblématique. La grève des gardes, le C à 20 euros, le V à 30, c’est lui. »
« Changement dans la continuité »
Pour l’heure, cette figure tutélaire proteste de sa neutralité. à l’entendre, peu importe qui va gagner, l’important c’est que « le changement se fasse dans la continuité ». Et ça tombe bien : « Ni chez l’un, ni chez l’autre, nous n’avons affaire à des candidats de rupture », assure le patron de la Conf’. Tout juste y va-t-il d’un conseil pour son successeur. Si c’était lui, il mettrait le paquet sur « la revalorisation des spécialités cliniques en général et de la médecine générale en particulier ». Mais gare à celui qui ne respecterait pas les
« fondements» de la médecine libérale ! À la CSMF, nous ne sommes pas pour une médecine salariée, ni pour un modèle à l’anglaise comme celui du généraliste gatekeeper », martèle-t-il. Évidemment, au moment où la présidence de la CSMF va revenir à un spécialiste, la question se pose de la défense des intérêts des généralistes.
« Avant 2002, quand Maffioli (Claude Maffioli, gastro-entérologue, président de la CSMF de 1992 à 2002, NDLR) était président, les généralistes n’en ont pas pâti », assure Luc Duquesnel. Ce dernier n’est pas candidat, mais l’accession anticipée à la tête de l’UNOF l’automne dernier de ce généraliste au profil plus revendicatif et moins consensuel que son prédécesseur, Michel Combier, peut-être interprêtée comme une façon de renforcer le pôle généraliste de la CSMF. Au cas où...
Pour l’heure, les deux candidats prennent bien soin de ne pas faire l’impasse sur la case généraliste. Encore un point commun entre eux. Tous deux misent sur la médecine de groupe et font aussi écho aux revendications de Luc Duquesnel de l’UNOF qui réclame le C à 25 euros. « La population vieillit, les pathologies chroniques émergent. Le mode de prise en charge va évoluer dans les sens d’un regroupement. Or les généralistes doivent rester les chefs d’orchestre de la coordination des professionnels de santé. Cela nécessitera des transferts d’enveloppes de l’hôpital à la ville », souligne Jean-Paul Ortiz. « La profession se féminise. Les modes d’organisation changent. Le travail de coordination doit être remuneré », insiste Jean-François Rey.
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