Qualifiant le mécanisme de soutien de l’Assurance maladie aux médecins libéraux de « premier pas », le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, a souligné lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi qu’il faudrait probablement « aller plus loin » dans l’accompagnement de la profession.
« Soutenir la médecine libérale est une nécessité pour la nation », a affirmé le néphrologue, qui a rappelé que les cabinets médicaux avaient connu une nette chute de leur activité depuis le début de l'épidémie de coronavirus. D’après lui, la reprise de l’activité ne sera d'ailleurs pas immédiate dans tous les cabinets. Le président de la Conf' estime donc que l’indemnité de la Caisse ne sera pas « suffisante » et qu’il « faudra absolument prévoir un autre mécanisme, qui soit un mécanisme d’indemnité sur le revenu ».
Le Dr Ortiz a également fait valoir que des coûts supplémentaires avaient été induits par la réorganisation des cabinets (installation de plexiglas pour les secrétariats, matériel de protection, disposition de la salle d’attente…) et souhaite donc que les praticiens soient accompagnés financièrement via le forfait structure. « Il faut comprendre que ce n’est pas non plus le retour à la "vie d’avant" dans les cabinets médicaux, a-t-il souligné. Nous avons durablement modifié nos organisations, nos cabinets : il faut que ce soit pris en compte. » Selon Jean-Paul Ortiz, qui réclame l’ouverture rapide d’une négociation conventionnelle, Nicolas Revel (directeur général de l’Assurance maladie) ne serait pas « opposé à cette idée ».
Une revalorisation du G ?
Outre une revalorisation du forfait structure, l'ouverture d'une négociation conventionnelle serait pour le président de la CSMF l'occasion d'évoquer une revalorisation des actes. Il affirme que « les contraintes liées à cette épidémie vont considérablement ralentir le flux (de patients) » dans les cabinets. « Il va falloir s’organiser différemment, nettoyer, désinfecter partout etc., donc les consultations seront certainement plus longues, explique le Dr Ortiz. Là où un médecin généraliste voyait en moyenne quatre patients par heure avant, il n’en verra peut-être que trois. Voire moins. » Dès lors le néphrologue estime qu’il faut « revoir le tarif de la consultation ».
« C’est compliqué de dire si on va demander une revalorisation du G en tant que tel ou d’actes très spécifiquement car ils seront particulièrement lourds, précise-t-il. Nous devrons en discuter avec Nicolas Revel. »
Hommage aux médecins « morts au front »
Pour le président de la CSMF, ces mesures ne seraient que le juste retour de l’engagement des médecins libéraux pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Après avoir rendu hommage aux médecins « médecins mort au front » en ouverture de la conférence de presse, le Dr Jean-Paul Ortiz a en effet salué la « remarquable adaptation des médecins libéraux », ainsi que leur réactivité. « Toutes les initiatives (centre Covid, réorganisation des cabinets…) se sont faites le plus souvent sans que les médecins ne réfléchissent au fait qu'ils n'avaient ni masques, ni protections… », relève-t-il.
À l’inverse, le leader de la Conf' a critiqué la « terrible impréparation de l’État », auquel il reproche de n’avoir « réagi que par réaction à telle ou telle situation » en « n’ayant jamais d’avance », voire « toujours un coup de retard ».
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