Cabinet prêté à titre gracieux, mois de loyer gratuits, exonérations de charge… Pour attirer un médecin généraliste, certaines communes déroulent le tapis rouge. Parfois, les conditions ne sont pas suffisantes pour attirer un praticien. À Châteaubriant (Loire-Atlantique), la mairie a mis les petits plats dans les grands pour séduire un nouveau généraliste.
Pour quitter Pouancé, à une quinzaine de minutes en voiture de Châteaubriant, un généraliste a obtenu de la mairie la gratuité du loyer et des charges d’eau, d’électricité, de chauffage, de téléphone et d’Internet. Le praticien a également négocié une indemnité mensuelle de 700 euros « pour contribuer à d’éventuels frais de personnels, tel que l’emploi d’un ou d’une secrétaire médicale », précisent nos confrères de Ouest France. Des conditions jugées « hors normes » par l'une des deux formations d'opposition municipales, la « Voie Citoyenne », qui a décidé de ne pas voter la convention liant la commune au nouveau médecin généraliste. En contrepartie celui-ci devait s'engager à participer aux opérations de prévention et de sensibilisation du centre communal d’action sociale (CCAS) et à être disponible en cas de situation d’urgence tel qu’un constat de décès « dans la mesure du possible ». Une formulation pas assez contraignante pour la Voie Citoyenne.
Les élus municipaux du groupe ont chiffré ces avantages à « minimum 800 euros par mois pour le loyer et les charges ». « Plus l’indemnité de 700 euros, ajoutent-ils dans un communiqué, soit 18 000 euros par an et 54 000 euros pour les 3 ans de la convention. »
Une question de « solidarité territoriale »
Surtout, l'arrivée d'un nouveau généraliste dans la commune ne résout en rien le problème de désertification médicale et va même à l'encontre de la « solidarité territoriale » selon l’opposition. Les deux communes appartiennent à la même « zone d’intervention prioritaire », définie par les nouvelles règles du zonage. « Cela revient à déshabiller Paul pour habiller Pierre », taclent les élus de la Voie Citoyenne. « Il faut raisonner au niveau d’un bassin de vie et non commune par commune, en concertation avec les médecins, les patients ou leurs représentants associatifs », ajoutent-ils.
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