C’est donc le géant des cliniques Ramsay Santé qui l’a emporté, dans la dernière ligne droite, face à ses deux concurrents encore en lice – les groupes dentaires CMDF (Centre médico-dentaire de France) et Cémédis. Le Tribunal de Commerce de Paris a décidé, après analyse des candidatures, d’attribuer à Ramsay Santé la reprise de 11 centres de santé (médicaux et dentaires) Cosem, à Paris, Évry, Caen, Orléans et Marseille. Ces structures, précise le groupe, prennent en charge plus de un million de patients par an, en médecine générale et spécialisée, dentisterie, imagerie et laboratoires d’analyses.
Montant de l’opération pour Ramsay Santé ? Trois millions d’euros, déboursés au terme d’une procédure « très longue », commencée en octobre, confie au Quotidien Janson Gassia, directeur des opérations et du développement des soins primaires en France.
Le projet de redéploiement de ces centres prévoit d’assurer leur pérennité sur toutes les spécialités présentes et entend « maintenir dans l’emploi tous les personnels de soins qui y exercent », affirme le repreneur ce vendredi. Près de 1 000 professionnels dont 660 praticiens sont concernés (20 % de généralistes, 50 % de spécialistes et 30 % de dentistes).
Modèle scandinave déjà éprouvé
Cette acquisition significative est tout sauf une coïncidence, Ramsay Santé menant une stratégie assumée de développement de soins primaires dans l’Hexagone depuis 2020, comme le groupe l’a déjà fait précédemment en Suède et au Danemark (en opérant pas moins de 170 structures pluridisciplinaires).
En France, les onze centres de santé Cosem rejoignent les onze structures de soins primaires précédentes que gère déjà Ramsay Santé sur le territoire, en secteur 1 sans dépassement d’honoraires, dans des secteurs marqués par une forte demande. Quant à la forme juridique de ces centres, ils seront « de type associatif », et par définition à but non lucratif, explique Janson Gassia.
Comment le groupe Ramsay Santé – devenu une société à mission – espère-t-il assurer la solvabilité financière de centres souvent fragilisés sur le plan financier, ou dont la gestion même a été mise en cause ? « L’objectif est que, comme pour les autres centres de santé du groupe, la rentabilité des structures assure le financement de l’investissement », avance Janson Gassia.
« Cette reprise s’inscrit pleinement dans notre stratégie de soins primaires qui vise à fluidifier les interactions entre la médecine de ville et l’hôpital », ajoute Pascal Roché, directeur général de Ramsay Santé, précisant que le groupe s’organise avec l’équipe sortante pour assurer la continuité des soins.
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