Alors que l'ANSM a entériné cet été les modalités d'expérimentation du cannabis thérapeutique, le député LREM de l'Isère Olivier Véran, également rapporteur du PLFSS, a annoncé sur RTL mercredi qu'il souhaitait lancer des expérimentations dès 2020. Un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2020), doit être examiné dans les prochaines semaines, sera déposé par le député de la majorité dans les prochains jours. « La France est l'un des derniers pays de l'UE à ne pas l'avoir autorisé. Des milliers de malades ont besoin de solutions pour leurs douleurs », a martelé le neurologue au CHU de Grenoble au micro de RTL.
Cet amendement, dont le Généraliste a eu copie, autorise « l’usage médical du cannabis sous la forme de produits répondant aux standards pharmaceutiques, dans certaines indications ou situations cliniques réfractaires aux traitements indiqués et accessibles ». Les indications citées dans l'amendement sont « la sclérose en plaques, l’épilepsie, pour certaines douleurs chroniques notamment neuropathiques ou effets indésirables des chimiothérapies ou trithérapies ».
Le bénéfice-risque sera évalué sur 3 000 patients
L'expérimentation se déroulera dès le début de l'année prochaine et pourrait concerner « avant l'été » quelque 3 000 patients a précisé Olivier Véran sur RTL. Le député de l'Isère propose de former les médecins à la prescription et les pharmaciens à la délivrance de ces produits. Ces tests permettront selon lui d'évaluer « en situation réelle la pertinence du circuit de prescription et de délivrance, l’adhésion des professionnels de santé et des patients » et « d’obtenir les premières données françaises de bénéfice-risque dans les principales indications retenues ».
Les produits « pourront être délivrés en pharmacie hospitalière, puis en pharmacie de ville » sous forme « d'huiles, de tisanes et de fleurs séchées de cannabis pour vaporisateurs » et seront remboursés par l'Assurance maladie, a assuré Olivier Véran. Selon l'auteur de l'amendement, ces expérimentations permettront d'accompagner des patients « qui s'automédiquent et en consomment déjà illégalement de bénéficier d'un suivi médical réel », a conclu le député.
Début avril, le Premier ministre Edouard Philippe avait estimé qu'il serait « absurde » de s'interdire d'étudier les possibilités du cannabis thérapeutique. Mais « il ne s'agit en aucun cas d'une légalisation de la vente de cannabis » à usage récréatif, avait précisé Matignon.
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