Quand on les interroge, les médecins ne font pas toujours de lien entre leurs lectures romanesques, rapidement étiquetées comme « de loisirs », et leur exercice. Or, en réalité, cette influence est là, en filigrane certes, mais bien présente. Ils citent ainsi plusieurs personnages de roman, de Charles Bovary à Bruno Sachs en passant par le Docteur Pascal d’Émile Zola et le Dr Jivago. Ces médecins sont pour la plupart inspirants, empruntent les traits de modèles à suivre, sont même parfois à l’origine d’une vocation chez certains. Le médecin héroïque est tantôt la figure paternaliste, bienveillante et altruiste, tantôt le héros aventurier et enquêteur, admiré depuis des lectures adolescentes.
Ces romans sont avant tout le reflet de nos représentations quant à notre rôle de médecin, mais aussi de nos projections face à la maladie et à la mort. Dans notre ère technicisée, il n’est pas surprenant que le monde des chercheurs soit tant valorisé dans les lectures citées.
Un outil de partage
La lecture est aussi un outil de partage face à la difficulté de l’exercice. Bruno Sachs, le protagoniste de « La Maladie de Sachs » de Martin Winckler, souvent évoqué, est le porte-parole d’une génération de médecins révoltés face à la difficulté d’exercer de façon juste et empathique. La solitude ressentie par le médecin est parfois grande.
La lecture est une expérience
Enfin, la lecture en général – celle de romans en particulier – est, de fait, un facteur d’influence car la pratique est déterminée par les expériences, vécues et ressenties. Ces expériences sont multiples, humaines et relationnelles mais aussi imagées et fantasmées. La lecture est une expérience. Elle est un facteur déterminant, parmi tant d’autres certes, mais dont l’étude mériterait une plus grande place dans les formations universitaires.
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