Brexit étant, l’organisation des systèmes de protections sociales européens qui naviguaient avant entre bismarckien ou assurantiel et beveridgien ou assistanciel change de dimensions.
Rappelons que selon Beveridge, les trois principaux principes sont :
- l’universalité de la protection sociale ;
- l’uniformité des prestations ;
- et l’unité de gestion étatique.
Selon Bismarck, les principes qui sous-tendent son modèle reposent sur :
- une protection fondée sur le travail et la capacité des individus à s’ouvrir des droits grâce à leur activité professionnelle ;
- une protection obligatoire ;
- une protection reposant sur une participation financière des assurés et de leurs employeurs prenant la forme de cotisations sociales ;
- des cotisations non proportionnelles aux risques, mais proportionnelles aux revenus socialisant le risque ;
- une protection cogérée par les salariés et les employeurs.
La construction européenne comprenant les Anglais se devait de tenir compte des deux systèmes, d’où une immixtion de plus en plus forte de l’Etat français dans la gestion de la Sécurité sociale. La sortie de la Grande-Bretagne de l’Europe modifie la donne, sort la vision béveridgienne du débat et recentre l’élaboration de la protection sociale européenne sur la vision bismarckienne assurantielle et non assistancielle.
En écrivant ce texte, j’entends en même temps le Président de la République appeler à une harmonisation européenne, notamment de la protection sociale. Cela n’est pas sans conséquences sur nos actuelles négociations conventionnelles, qui se voient ainsi recentrées sur un mode de prise en charge et de financement bismarckien assurantiel mutualisé, donc reposant sur une gestion médicalisée et non sur un système étatique imposant l’uniformité des prestations, prestations limitées à ce que la gestion de l’Etat autorise, à ce que l’Etat admet comme limite en prélèvements d’impôts et taxes, donc prestations limitées par une gestion purement comptable de la protection sociale.
Vous aussi, vous voulez réagir à l’actualité médicale ? Adressez-nous vos courriers accompagnés de vos nom, prénom et lieu d’exercice à redaction@legeneraliste.fr
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences