Revalorisations : MG France et la FMF s'impatientent

Publié le 25/05/2016
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Il faut des mesures ambitieuses pour la médecine générale ! Alors que la deuxième phase des négociations conventionnelles devait s’ouvrir dans l’après-midi du 25 mai, FMF et MG France ont insisté, lors de deux conférences de presse quasi-simultanées mercredi matin, sur la nécessité de mettre les moyens sur la médecine de ville.

« Nicolas Revel est en train de gagner du temps et pour nous c’est insupportable », tempête Jean-Paul Hamon. Le leader de la FMF insiste notamment sur la nécessité de transformer la ROSP (Rémunération sur Objectifs de Santé Publique) en un forfait structure permettant aux médecins de parfaire leur système d’information et d’embaucher une secrétaire. A la FMF, on s’impatiente. Et le généraliste de Clamart comptait bien interpeller le patron de la Cnamts sur le mode : « Combien allez vous mettre dans l’enveloppe pour qu’enfin on sorte de l’ornière démographique où vos prédécesseurs nous ont mis ? »

Inquiétude aussi à MG France, dont le président, Claude Leicher, rappelle qu’il n’a jamais connu une négociation aussi contrainte, avec un Ondam à + 1,7% ! Le syndicat de généralistes a pourtant fait les comptes. Et alors que Marisol Touraine vient d’octroyer une rallonge de 2 milliards pour les hôpitaux, il réclame un plan de 2,4 milliards sur 5 ans pour la médecine générale.

Dans le détail, le syndicat a calculé qu’il faudrait 500 millions d’euros ne serait-ce que pour financer le C de base à 25 €. Mais il souligne que le médecin généraliste doit être éligible aussi aux trois autres niveaux de consultation sur lesquels les organisations de libéraux se sont mises d’accord : consultation de coordination à 46€ (75 M€), de consultant à 56€ et même 4e niveau à 75€.

Au-delà, il réclame 680 M€ pour la généralisation de la Visite longue à 56€ actuellement réservée aux plus de 80 ans, 200 M€ pour la revalorisation du médecin traitant, alors que la fonction va s’élargir aux enfants et 540 M€ pour la création d’un forfait structure. Plutôt satisfait des ouvertures de la Cnamts sur les primes à l’installation en zones déficitaires, MG France réclame de surcroît des améliorations de couverture sociale pour les libéraux sur la maternité et la maladie. Et le syndicat de Claude Leicher estime qu’il faut muscler la ROSP sur la santé publique ou la valorisation des maîtres de stage par exemple. C’est à ce prix, selon lui, que l’on pourra combler un « différentiel de revenus astronomique » entre généralistes et autres spécialistes que le président du syndicat estime à 78% l’heure de travail… 


Source : lequotidiendumedecin.fr